Loire
Pleins feux sur le millésime 2009
L’ensemble du vignoble du Val de Loire s’est retrouvé au Parc
des expositions d’Angers pour le 24e Salon des vins.
«Un salon indispensable pour une production annuelle ». D’entrée Pierre Aguilas, le président du salon des vins, a
réaffirmé, lundi matin, au parc expo, qu’il entendait bien que cette édition se poursuive de façon annuelle. Car le Salon des vins, avec ses 600 exposants, est avant tout un lieu d’affaires où les acheteurs de tous pays viennent découvrir les millésimes du Val de Loire. Les bons de commande viendront plus tard. Un moment indispensable quand on sait que les Vins de Loire figurent à la carte dans la majorité des professionnels de la restauration. Et que cette proportion arrive à quasi la totalité, 90 % exactement, auprès des restaurants haut de gamme. C’est là le résultat d’une enquête qui devait faire l’objet d’une conférence lors du salon (voir aussi l’Anjou agricole du 29 janvier 2010). Les vélléités du négoce de ne soutenir, par le biais de l’interprofession Interloire, la manifestation qu’une année sur deux est donc, pour Pierre Aguilas, impensable alors que l’identité viticole ligérienne commence à véritablement s’ancrer : « Il nous a fallu quinze ans pour être reconnu, dit-il. Le moment est vraiment mal choisi pour déséquilibrer l’interprofession ».
« Dans les années au sol couleur lie de vin, c’est bien de commerce qu’il s’agit. De commerce et aussi de mise en valeur d’un patrimoine culturel et environnemental », comme l’a souligné Yves Benard, président de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) et président du Comité national des vins à l’Inao (Institut national) : « La région du Val de Loire est dynamique et pionnière », citant les différentes démarches environnementale entreprises ainsi que les récentes obtentions d’AOC.
Nouvelle appellation
Dernière d’entre elles, l’AOC Puy-Notre-Dame. « Désormais, nos vins peuvent porter cette mention », se réjouit Bruno Albert. Le viticulteur, après un dossier AOC porté depuis plus de trente années, vient de passer le flambeau à Marc Vincent, du Domaine de la Paleine. « Vingt-trois viticulteurs parmi les 17 communes de la zone sont entrés dans la démarche », apprécie le nouveau président du syndicat, qui espère que le succès de cette nouvelle appellation entraînera d’autres collègues dans une démarche où le cahier des charges couvre aussi les aspects environnementaux. « Je crois aux AOC et à l’expression d’un terroir spécifique », indique le viticulteur.
Bio : un stand Val de Loire
Avec 72 échantillons de vins bio, le vignoble Val de Loire représente près de 9 % des exploitations viticoles bio en France, et 8,5 % de la surface des vignes en France. En 2008, la région centre a repris la tête, d’une place (103 exploitaitons contre 102 en Pays de la Loire) en 2008, suite au nombre important de conversions dans cette région par rapport à sa voisine. La région Centre reste cependant en deuxième place pour les surfaces (667 hectares contre 789).
L’attrait de l’agriculture bio en viticulture s’explique par une remise en question du système par les vignerons. « Cela ne touche pas uniquement les jeunes, mais aussi des 45-50 ans qui se posent des questions sur l’utilisation des produits. Joue aussi, ajoute Sébastien Bonduau, de la coordination agrobiologique des Pays de la Loire, un marché conventionnel tendu. C’est donc à la fois une démarche éthique et économique ».
L’agriculture bio en viticulture repose essentiellement sur la prévention et des plate-formes d’essais travaillent sur les alternatives au cuivre.
Prochaine étape : la reconnaissance de la vinification ”bio” au niveau européen. Ce devrait être chose faite le 1er juillet prochain, le cahier des chargrs de vinifi-cation bio devrait voir le jour. Pour les viticulteurs déjà convertis, le prochain millésime sera donc totalement bio.
M. L-R.
Retrouvez les lauréats angevins au concours des ligers d'or dans l'Anjou Agricole du 5 février 2010.