Élevage
Portes ouvertes les 8 et 9 juin à la ferme expérimentale des Trinottières
Deux jours de rencontres, d'ateliers et de démonstrations pour découvrir les nouvelles techniques, les expérimentations culturales, les résultats d'essais en productions bovine et porcine.
La ferme expérimentale des Trinottières ouvre ses portes les 8 et 9 juin prochains. Pas moins de 25 ateliers et 6 conférences sont organisés et chaque éleveur, quelles que soient la configuration de son exploitation, sa taille, son système de production, pourra y trouver des réponses ou des pistes de réflexion. "Ces journées sont l'occasion de découvrir plus en détail les leviers d'action permettant d'optimiser le prix de revient du litre de lait au travers d'ateliers ou de conférences consacrées aux prairies muti-espèces, à l'efficacité alimentaire de vaches productives, à la luzerne sur la conduite d'élevage avec les génisses, le vêlage précoce, etc", indique la Chambre régionale organisatrice, avec le département de Maine-et-Loire, de ces deux journées. C'est en particulier l'occasion de découvrir les nouveautés et les évolutions en matière de cultures et de techniques. Pour Pascal Gallard, président du pôle élevage et de la ferme expérimentale des Trinottières, le sujet des fourrages économes en eau (luzerne, sorgho) est un thème particulièrement pertinent. "La culture de la luzerne offre un potentiel de rendement intéressant, sans besoin d'irrigation", indique-t-il. Il pointe également l'atelier présentant la simplification de l'élevage en génisses et suivra avec intérêt les essais sur la conduite des vêlages à 21 et 22 mois.
Des ateliers sont également prévus pour la production porcine (voir ci-dessous). "Les portes ouvertes des trinos sont l'événement phare pour présenter de manière démonstrative et concrète tous les travaux réalisés et les résultats seront disponibles sur place", précise Laurent Lelore, président du comité de pilotage régional recherche porc.
Programme : www.agrilianet.com
Yannick et Brigitte Courrillaud, Champ-sur-Layon
Réduire les charges de mécanisation
De son bureau, Yannick Courrillaud sort un dossier truffé de chiffres, de tableaux : “Depuis vingt ans, je triture les coûts de production. Je fais partie d’un groupe de progrès. Si l’on ne connaît pas ses chiffres, comment savoir précisément quels postes améliorer ?” Cet éleveur laitier a choisi d’agir sur plusieurs leviers pour réduire ses coûts et utiliser au mieux les potentialités de l’exploitation. Avec son épouse Brigitte, ils ont réduit au strict minimum la part des matériels acquis en propre, -et toujours d’occasion-, pour l’EARL. On compte deux tracteurs, moyenne d’âge quinze ans, une presse à foin, une charrue, une herse rotative et une mélangeuse. Bien entretenir le matériel et le faire vieillir, telle est leur priorité. Et préférer deux tracteurs anciens à un seul flambant neuf. La majorité du matériel restant, pulvé, épandeur à fumier, débroussailleuse, faucheuse, cultivateur, ils l’ont acheté en co-propriété avec un ou deux voisins. Ils fonctionnent aussi avec la Cuma pour le semoir à maïs ou encore la tonne à lisier.
Le travail du sol a été simplifié. La charrue ne passe plus dans les maïs depuis plusieurs années et dans le blé depuis un an.
Adapter le matériel à la traction
“Les charges de mécanisation (récolte comprise) de l’EARL Courrillaud sont de 57 euros/1 000 litres de lait, quand la moyenne des 430 fermes du réseau d’élevage des Pays de la Loire est de 75 euros, détaille le conseiller François Battais, de la Chambre d’agriculture. Ces résultats sont obtenus en raisonnant le parc de matériel et en adaptant le matériel à la traction disponible sur l’exploitation”. C’est ainsi que la mélangeuse à pales a été changée pour un bol, plus adapté au tracteur et moins coûteux. Et cela, sans impact sur le niveau de production.
Le couple d’éleveurs joue aussi sur d’autres leviers. Comme tirer parti au mieux des terres pour nourrir les animaux, 54 vaches prim’holstein. Les 18 hectares de maïs, valorisés en ensilage et pour partie en grain, sont irrigués grâce à une réserve collinaire construire en 1997. “Sur nos terres très séchantes, c’est indispensable, souligne Yannick Courrillaud. Nous obtenons en moyenne 15 tonnes de matière sèche/ ha. Sans eau, nous tomberions à 5 tonnes parfois”. Mais tous les exploitants n’ont pas cette opportunité. L’éleveur est bien conscient d’avoir agi au bon moment, car la réglementation actuelle ne permettrait plus de creuser une réserve. “Il faut de l’eau pour assurer les rendements. Or aujourd’hui, on empêche les agriculteurs de constituer des réserves alors qu’on autorise les réserves d’eau en montagne pour alimenter les canons à neige”, dénonce-t-il au passage.
S.H.
PÔLE PORC
Quatre ateliers ouverts en continu
Autonomie alimentaire et matières premières
Objectif : diversifier ses sources de protéines. Réduire l’incorporation du tourteau de soja en utilisant du tourteau de colza, de la féverole. Aux Trinottières, ces deux matières premières ont été introduites dans les aliments des porcs charcutiers pour aboutir à des formules sans soja. Au-delà des performances zootechniques, l’intérêt économique de ces matières premières dépend du prix du soja, mais aussi de celui du blé. À titre d’exemple, la féverole permet d’économiser entre 9 et 14 points de blé selon la formule concernée.
Conduire ses truies en groupe
Alimentation à l’auge, alimentation soupe ou sèche, bat flanc plein ou ajouré, réfectoires, Dac : tous les systèmes ont fait l’objet d’essais ou d’enquêtes en élevage en partenariat avec les chambre d’agriculture de Bretagne et l’Ifip. De nombreuses références sont aujourd’hui disponibles pour les éleveurs : gestion de l’ambiance en hiver, conditions de travail, conduite alimentaire, résultats techniques par système.
Sur l’atelier conduite d’élevage-bien être, la maternité expérimentale sera ouverte aux visiteurs.
Gestion des ressources
Les diagnotics Décibel et Planète feront l’objet de démonstrations. Ils permettent de dresser un 1er bilan sur les consommations de l’élevage, pointer les postes énergivores et proposer des solutions pour réduire les consommations. Différentes pistes sont envisagées : améliorer le réglage des équipements et leur entretien, améliorer l’existant (isolation des bâtiments…). Produire sa propre énergie est aussi l’une des solutions pour réduire sa facture.
Organiser son travail en élevage de porc
Autour du thème du salariat, seront développées les méthodes pour réussir l’embauche d’un ou plusieurs salariés. Un atelier interactif.
En parallèle, est organisée une conférence sur le thème “organiser son travail en élevage : une diversité de solutions”. Des éleveurs témoigneront de leur expérience, de l’embauche et de la gestion de salariés (maternité collective le mercredi et élevage naisseur engraisseur le jeudi).
Aude DUBOIS