Portraits de mineurs à la Mine bleue
La Mine bleue de Noyant-la-Gravoyère a rouvert au public depuis le 4 avril.
En plus d’une descente à 126 mètres de profondeur dans cet ancien site d’extraction d’ardoise, des nouveautés font leur apparition dès cet été.

Environ 45 000 personnes ont visité la Mine bleue l’année dernière. Le directeur du site, Florent Dauffy, espère atteindre la barre symbolique des 50 000. Et cette année, un festival piloté par la commune de Noyant-la-Gravoyère et une exposition sur les mineurs font leur apparition. Le festival se décompose en de nombreuses animations du 17 juillet au 8 août dont :
“Voyage au cœur de la nuit”, une initiation sensorielle dans le noir avec un guide non-voyant et des représentations théâtrales, “La femme du mineur”, mises en scène par Patrick Cosnet. L’histoire aborde la période d’après-guerre des tranchées. Les premières femmes fendeuses remplacent les hommes. C’est aussi la période charnière des avancées sociales pour les mineurs.
Des portraits de mineurs
Une exposition de photos intitulée “Gueules de mineurs” retracera à partir de juin, les sites et les extractions des mines de l’Anjou ainsi que la découverte du travail et des modes de vie des mineurs. Les recherches documentaires et la collecte de témoignage n’ont pas été simples : « Les mineurs écrivaient peu, la transmission orale entre les générations était privilégiée », explique Florent Dauffy. Avant la cessation d’activité minière des années 1935-1936, deux mineurs de la Gatelière ont tout de même été retrouvés. « Le premier n’a pas pu terminer son apprentissage et le second a suivi son père à la mine entre ses 12 à 15 ans. »
La sécurité, non négligée
À la Mine bleue, l’activité touristique remplace l’activité minière. L’ancien site d’extrac-tion d’ardoise regorge pourtant de « schistes pour plusieurs siècles », assure le directeur du site. « Mais ce serait un travail de titan pour l’extraction, tant en matériel qu’en sécurité. » Et Guy Sieffert, mineur à la retraite, est chevronné question sécurité. Apprenti boulanger-pâtissier, il décide de travailler à la mine, dans les années 70, après son service militaire. Il est resté pendant vingt-neuf ans à l’extraction souterraine des ardoisières de Misengrain, non loin du site de la Gatelière, devenu la Mine bleue. À 68 ans, le bénévole descend toujours sous terre inspecter les failles dans le schiste ardoisier : « Avec un chiffon, on applique de la chaux sur les parties lézardées. Quand les blancs pétillaient, c’est qu’il y avait des mouvements de terrain. » Ce contrôle peut également être réalisé avec du suif qui durcit à la chaleur. Depuis la cessation d’activité minière, les dépla-cements du schiste sont moins fréquents mais ne sont pas à négliger.
Julien Bernier