Aller au contenu principal

Pour le colza, le compte n’y est pas. Entretien avec Philippe Rabiller

Philippe Rabiller est spécialiste en grandes cultures à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Il nous livre ses enseignements sur l’année écoulée, ainsi que ses conseils pour la prochaine campagne.

© Archives AA

>> Pour les cultures d’hiver, la récolte 2020 apparaît bien faible. Le colza n’a pas échappé à la règle.
Philippe Rabiller : clairement, le bilan est décevant, sur l’ensemble de la région. En termes de rendements, les premières estimations tournent autour de 29 quintaux, 3 de moins que 2019 et 10 de moins que la très bonne année 2017 ! De plus, on observe une réduction importante de la surface en colza. Nous sommes passés de 93 000 ha en 2018 à 67 000 en 2020. Certains agriculteurs ont retourné leur colza afin d’implanter une autre culture. On observe un découragement autour de cette culture depuis 2 ans.
>> Quelles sont les raisons de cet abandon de la culture, et des mauvais rendements ?
L’année 2018 a été difficile, à cause des altises et d’un hiver 2017-2018 très humide
(26 q/ha en moyenne sur la région). Et 2020, va probablement s’en rapprocher. Tout n’a pas été mauvais l’automne doux a permis une production de biomasse correcte et la floraison s’est déroulée par temps sec, limitant l’impact des maladies au printemps. Donc de plus en plus se détournent de cette culture, ou en font moins. En ce qui concerne 2020, c’est l’implantation qui a été déterminante. Il y a eu 1 ou 2 pluies en août, et c’est à ce moment qu’il fallait semer. De plus, l’hiver n’a pas été favorable, avec une humidité très importante. Dans le Maine-et-Loire, sur les parcelles hydromorphes, les plantes ont progressivement disparu jusqu’à début mars.
>> La pression des altises a été très forte cette année. Comment limiter l’impact de ces ravageurs ?
Dorénavant, il faut s’attendre à avoir des vols conséquents de grosses altises à chaque début d’automne. Cette année, les colzas qui ont eu du retard à la levée, et qui n’ont donc pas pu atteindre le stade 4 feuilles au moment du vol, ont été des proies faciles pour les altises. C’est un enjeu important pour les prochaines années. Il faut 400 degrés jours au colza pour atteindre le stade 4 feuilles. Ainsi, un colza qui n’a pas levé au 31 août sera plus exposé aux ravageurs, car il n’aura pas forcément le temps d’atteindre ce stade. Mais tout n’a pas été mauvais, l’automne a été bon par exemple. Mais ça ne suffit clairement pas.
>> Quelles sont les priorités pour la réussite de sa culture ? Quels sont les points de vigilance ?
Il faut bien comprendre que l’implantation, c’est la clé pour le colza. Il faut être vigilant pour le semer au moment des pluies estivales, pour ne pas s’exposer aux problèmes précédemment évoqués. Pour 2020, les parcelles en précédent céréales n’ont pas pu être travaillées correctement à l’automne 2019, avec les pluies importantes. Il faut donc apporter une vigilance particulière à sa structure du sol, afin d’avoir un sol poreux qui permet le développement du pivot.

 

Suite de l'entretien dans l'Anjou Agricole du 24 juillet.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

A compter du 1er juillet 2024, le remboursement de la TICPE sur les livraisons de GNR sera directement appliqué en pied de facture. Une victoire syndicale FNSEA-JA qui fait suite aux mobilisations syndicales du début d'année.
Mise en place du tarif réduit du GNR à la pompe

À partir du 1er juillet 2024, les exploitants agricoles bénéficieront directement du remboursement de la TICPE en pied de…

élections législatives
Lettre ouverte de la FDSEA aux candidats aux élections législatives

Madame, Monsieur,

Vous vous êtes portés candidats dans une circonscription du Maine-et-Loire pour les élections…

Les oignons semences sont déchiquetés chez Alexis Girard à Jumelles. Dans le même secteur, l'orage a couché des arbres dans les champs de maïs semences.
La grêle a fait des ravages en Anjou
Un orage de grêle s'est abattu dans certains secteurs du Maine-et-Loire, mercredi 19 juin. Les dégâts sur les cultures annuelles…
L'équipe de Modema Agri a intégré ses nouveaux locaux à Baugé le 1er mars.
Une nouvelle agenceà Baugé

Modema Agri vient d'ouvrir une nouvelle agence à Baugé-en-Anjou. Un projet qui marque une nouvelle étape de la réorganisation…

Le plan loup bientôt activé en Anjou

Le préfet  a décidé d'activer le premier niveau du plan loup dans le département. Une cellule de veille devrait être mise…

La délégation JA Pays de la Loire au congrès national dans la Vienne.
Un rapport d'orientation pour maîtriser l'avenir

C'est dans une ambiance bon enfant qu'a eu lieu la 57e  édition du congrès des Jeunes Agriculteurs à Poitiers (Vienne) du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois