Lait
Prix du lait : la FDL appelle les producteurs à la vigilance
Les indicateurs pour la formation du prix du 3e trimestre font l’objet d’âpres discussions.
Depuis l’interdiction pour l’interprofession laitière (Cniel) de formuler des recommandations pour le prix du lait, celle-ci communique des indicateurs économiques. L’indicateur économique synthétique (évolution des cotations des produits industriels français et du prix des fromages allemands), publié par le Cniel tous les trimestres, se situe à + 6,5% par rapport au prix moyen annuel 2012 (314,47 €) .
L’utilisation de cet indicateur par les entreprises pour la formation du prix au troisième trimestre devrait donc se traduire par une hause de 20,54 € /1 000 l., soit 335,01 € (314,47 + 20,54).
Pour la Bretagne et les Pays de Loire, vient s’ajouter à ce premier calcul, une grille de saisonnalité servant à orienter la production vers du lait d’été. Celle-ci se traduit pour les trois mois du troisième trimestre par une majoration de + 30 €/ 1 000 l. Les producteurs de lait de notre région devraient donc se voir appliquer un prix minimum de 365 €/1000 l., avant comparaison avec le prix allemands, comparaison demandée par les industriels privés au moment de sa mise en place.
À qui profite le flou ?
Depuis ce système fonctionne sur la région Pays de Loire et Bretagne. Seulement voilà, maintenant que l’on sait comparer, les industriels sèment le trouble en s’opposant à la comparaison du prix allemand par le Cniel.
Deux éléments viennent compliquer la comparaison. Complication qui n’est pas pour déplaire aux industriels.
Premier élément : l’absence de publication par le Cniel du prix moyen allemand ne permet pas la comparaison.
Deuxième élément : l’application ou non par les entreprises du résultat de la médiation conduit à des différences de prix de 25 €, différence qui empêchent une comparaison indiscutable avec le prix allemand.
Face à cette situation qui sème le trouble chez les producteurs, la FNPL propose de calculer un prix désaisonnalisé, à partir des données de FranceAgriMer. Selon ces données, la comparaison avec le prix allemand devrait apporter une plus-value de 8,94 euros supplémentaires / 1 000 litres en juillet, soit 373, 95 euros.
Lire entre les lignes
Pour Alain Cholet, président de la FDL, “ce qui a été obtenu par la négociation ou la médiation doit revenir aux producteurs. Ainsi, les écarts sur les 25 euros constatés depuis avril dans certaines entreprises ne seront pas intégralement comblés sur les mois à venir, et certains volumes qui auraient dû bénéficier des 25 euros au printemps n’en bénéficieront pas cet été. Cela s’appelle une tromperie. Autre cas de figure du moment où les entreprises entretiennent le flou : les mêmes qui demandaient une comparaison au prix allemand il y a trois ans remettent en cause cette comparaison. Et pour cause, la comparaison conduit à une hausse du prix français. Rappelons pourtant que cette comparaison vient de la pression des entreprises qui ne voulaient pas subir de distorsions de concurrence quand le prix allemand était bas. Passé les bornes, il n’y a plus de limite, mais attention, il ne faut pas trop pousser. Les éleveurs n’hésiteront pas à se déplacer pour rappeler aux entreprises les règles du jeu qu’elles ont elles-mêmes souhaité”.