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Elevage ovin
Quelle que soit la saison, leurs brebis pâturent

Au Gaec des Cerisiers à Sainte Gemmes d’Andigné, dans le Segréen, Léa Pasquier et Denis Rapin développent
un élevage de brebis ancré sur le pâturage.

L’effectif est de 270 brebis actuellement, avec un objectif de passer à 400 d’ici 2 ou 3 ans.
© AA

En ce début mai, Léa Pasquier entraîne le chien de troupeau border collie qu’elle vient d’adopter. La jeune femme est installée avec son conjoint depuis le 1er novembre 2020, au Gaec des Cerisiers.  Au départ en retraite de 2 associées, à l’automne 2020, l’élevage de vaches laitières de ce Gaec a été remplacé par celui de brebis. Léa Pasquier a repris un cheptel ovin élevé auparavant par son père, avec l’intention de le développer pour parvenir à un effectif de 400 brebis, en races charollais et texel. Des béliers rouge de l’Ouest seront sans doute ajoutés à l’avenir pour améliorer les facilités de naissance et la prolificité (de 1,4 agneau né par brebis à ce jour).
« Pour l’instant, nous sommes à 270 brebis », explique-t-elle. Dans un contexte de cours élevés, très porteur pour le mouton, l’offre de reproducteurs est restreinte : « c’est assez compliqué de trouver des agnelles qui correspondent au mode d’élevage que nous privilégions, c’est-à-dire en prairie, poursuit l’éleveuse. Nous accroissons les effectifs avec nos femelles, progressivement ». Cela n’est pas plus mal, ça laisse le temps aux éleveurs de préparer les parcelles de l’exploitation, en les équipant en grillages. Et aussi de finir de transformer l’ancien bâtiment des vaches en une bergerie confortable, dotée d’espaces et de matériels de contention, de tri, pour faciliter le travail. Car les ovins ne sont pas la seule production du Gaec. Le couple cherche donc à mettre en place un système à la fois pas trop chronophage et le plus économe possible.


Les brebis dans le colza fourrager l’hiver
L’alimentation est basée sur les ressources de l’exploitation. Les brebis passent la majorité de leur temps au pâturage. Elles consomment aussi du foin de luzerne maison à volonté, avant la mise- bas, ainsi que de l’avoine et de l’orge après la mise-bas et juste avant la mise à la repro. Si l’herbe vient à manquer, de l’enrubannage est apporté au râtelier. Quant aux agneaux, ils se nourrissent d’orge et d’avoine au démarrage puis sont mis au champ, avec complémentation si nécessaire. En finition, ils sont en bâtiment et reçoivent une ration équilibrée à base d’orge, d’avoine et de tourteau de soja. « L’objectif est de remplacer le soja par du lupin », explique Denis Rapin, qui a implanté 4 ha de lupin de printemps.
Pour plus d’autonomie et diversifier l’assolement, le Gaec a aussi testé le pâturage des couverts. L’hiver dernier, les brebis ont pâturé dans 11 ha colza fourrager. Une expérience concluante : « les brebis n’abîment ni la structure du sol ni la plante, et elles ne font pas de refus, souligne Denis Rapin. Nous avons réussi à resemer la parcelle en direct ».
Pour prolonger le pâturage d’été, une parcelle de chicorée et plantain, plus résistante à la sécheresse que les ray-grass, prend le relais lors des fortes chaleurs. « Notre but est bien d’optimiser la surface de cultures et de ramener le maximum de fourrages », résument les associés. C’est dans cette optique aussi que cet été, du moha et du trèfle vont être semés, pour une fauche en septembre-octobre. Cette autonomie alimentaire permet d’asseoir la solidité de l’élevage et de limiter les charges.


Désaisonner un lot
Côté débouchés, outre un peu de vente directe en local, les agneaux sont vendus en grande majorité à la société Lepoureau, la plupart sous la qualification “Agneau des Pays de la Loire”. Les éleveurs vont tester le désaisonnement sur un lot, avec des implants de mélatonine. Le but : avoir des agnelages en octobre, pour des agneaux de Noël mieux valorisés (+ 40 cts en plus du cours). Cela permettra d’étaler un peu la trésorerie, de remettre à la reproduction des brebis n’ayant pas eu d’agneau au printemps, et de répondre à une demande du marché. Exception à la règle, ces agneaux d’hiver ne brouteront pas l’herbe mais seront des “agneaux de bergerie”.
S.H.

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