Viande bovine
Rencontre URCA-JA : les Jeunes agriculteurs toujours dans l’attente
Les responsables de JA ont présenté le projet économique porté par la FNB et les JA.
Un courrier a été adressé par les JA Pays de la Loire au conseil d’administration de l’Urca (Union des groupements de producteurs des Pays de la Loire) pour les interpeller sur la situation de crise subie par les éleveurs de bovins et d’autre part sur le projet économique porté par la FNB et les JA pour la filière bovine. Pour y répondre, le conseil d’administration de l’Urca a invité les JA à échanger ce mardi 20 avril à Angers.
Florent Renaudier, président des JA Pays de la Loire et Mickaël Trichet, responsable viande bovine, ont ainsi pu relayer les interrogations des éleveurs : « Dans le contexte actuel, quelle lisibilité pouvez-vous apporter pour la filière et pour les jeunes installés ? Quelle est la position de l’Urca sur le projet de la FNB, très soutenu par JA ? Quel avenir pour la filière bovine ? Comment les groupements comptent réagir face à la crise ? ».
Après avoir rappelé qu’ entre 35 et 40 % de la production bovine ligérienne passe par les groupements de producteurs, Guy Mériau, président de l’Urca, a indiqué que « plusieurs facteurs ont un impact sur l’évolution des marchés, notamment l’influence de l’Italie sur le marché des jeunes bovins et la situation de la France et de l’Europe en tant qu’importatrices de viande bovine ». Les présidents de groupements présents (Cam, Géo, Agrial, Ter’élevage, Cavac) ont alors à tour de rôle présenté les mesures mises en place pour accompagner les jeunes installés et les récents investisseurs, et optimiser la recherche de valeur ajoutée : l’inscription dans des filières qualité (Carrefour, Mac Key, Omega, BFM…), les contrats avec sécurisation de marge, les avances de trésorerie ou encore les caisses d’anticipation, le suivi attentif des marchés (par ex : le maigre).
Des points de désaccord
« Ces mesures ont le mérite d’exister mais elles sont loin d’être suffisantes au regard de la crise actuelle » a rappelé David Voineau (JA 85). « Il est important pour les jeunes installés de s’engager dans des structures organisées. Cependant, le profil de la production ligérienne a évolué. Il y a dix ans on était importateur de broutards, alors qu’aujourd’hui, l’élevage ligérien exporte ses broutards. Ce n’est donc pas un signe encourageant vis-à-vis du poids de la filière bovine ligérienne », a indiqué Mickaël Trichet. « De plus ce contexte vient se greffer sur des problèmes d’ordre politique (Pac, OMC, distorsion de concurrence…) », a rajouté Laurent Bordeau (JA 72).
Si l’Urca et les Jeunes agriculteurs sont d’accords sur le fait que « c’est bien au niveau de la distribution que les marges se font et que c’est en unissant nos forces que nous pourrons peser face aux GMS », l’Urca reste pour le moment sceptique quant au projet économique pour la filière bovine porté par la FNB et les JA. Les notions de transferts de propriété ou le rôle des OPNC (Organisation de producteurs non commerciale) dans la gestion de l’offre sont notamment des points qui restent en désaccord.
À l’issue de ce premier échange, Guy Meriau a indiqué que le projet FNB sera mis à l’ordre du jour du prochain bureau de l’Urca puis qu’une nouvelle rencontre aura lieu avec les Jeunes agriculteurs afin de trouver des solutions partagées.
« Nous restons donc dans l’attente des propositions de l’Urca, a conclu Mickaël Trichet. Les Pays de la Loire sont la première région de France en nombre d’installations et en production de viande bovine, il faut absolument que cette situation ne s’effrite pas, nous avons donc besoin d’actions concrètes. Notre région doit marquer le pas en montrant l’exemple et ceci en impliquant collectivement tous les maillons de la filière ainsi que le monde politique au travers notamment de la future Loi de modernisation agricole ».
Christelle Fradin