Robot et pâturage font bon ménage
Solidement ancré dans l’esprit des éleveurs, l’idée que pâturage et robot de traite sont incompatibles s’avère fausse dans certains cas. Maintenir le pâturage a de réels intérêts pour le coût alimentaire mais aussi pour répondre aux attentes sociétales.
Solidement ancré dans l’esprit des éleveurs, l’idée que pâturage et robot de traite sont incompatibles s’avère fausse dans certains cas. Maintenir le pâturage a de réels intérêts pour le coût alimentaire mais aussi pour répondre aux attentes sociétales.
Les Mauges sont un territoire d’élevage, l’un des seuls où les effectifs de bovins lait sont stables. Ainsi, les groupes lait de la Chambre d’agriculture drainent chaque année du monde. Cette année, halte chez Jérôme Chevalier, à Beaupréau-en-Mauges, au Gaec du Cheval Blanc.
2 robots pour 90 vaches
2 associés, un salarié, un troupeau de 90 vaches et 740 000 litres de lait produits. Des porcs en vente directe en autonomie alimentaire, le tout sur 160 ha. Voilà qui résume l’exploitation de Jérôme Chevalier. « Je possède 2 robots. On me dit souvent qu’avec 90 vaches ce n’est pas optimal, mais je préfère comme cela. Je ne les sature pas, et je ne souhaitais pas agrandir le
cheptel », détaille l’éleveur. Ce dernier était un anti-robot convaincu. Mais lorsque les problèmes d’épaules ont commencé à se faire ressentir, il s’est renseigné. Et a vite été conquis : « Avant je faisais 5 h de traite par jour, j’avais une 2x5 », témoigne-t-il. Aujourd’hui, il est bien plus libre, et loin de ses préjugés. « J’étais persuadé que ça allait couper le lien que j’avais avec mes vaches, que je les observerais moins. Au final, je les trouve plus calmes, elles font leur vies », se réjouit Jérôme Chevalier. Ce robot a permis de ne pas prendre de salarié supplémentaire, les éleveurs ne souhaitant pas forcément travailler de cette manière. équipé d’un robot DeLaval, avec le fameux système de parc devant le robot, et sa porte intelligente, celle-ci permet de gérer la traite et l’accès au pâturage.
20 ha de pâture
En effet, les vaches du Gaec du Cheval Blanc ont un accès à près de 20 ha de pâtures, autour du bâtiment, d’un seul tenant. « Le pré le plus loin est à 1,2 km. Au total, j’ai 26 parcelles. Avant j’en avais 13. J’ai juste divisé par deux la taille de mes parcelles, et j’ai vu une grande différence, grâce au pâturage tournant dynamique », témoigne l’éleveur. Tous les matins, Jérôme Chevalier rentre ses vaches dans le bâtiment. Celles-ci ne peuvent pas sortir tant qu’elles ne sont pas passées à la traite. C’est à ce moment que le fourrage est distribué. Une fois les vaches dehors, celles-ci reviennent seules. « Mon abreuvoir est situé devant mon robot. Si elles veulent boire, il faut qu’elles reviennent dans le bâtiment, et passent par le robot. À ce moment, le robot trie, en fonction de si la vache a déjà été traite ou non », dévoile Jérôme Chevalier. Ce système pâturant fonctionne à partir du 15 mars. « Grâce à mes deux robots, les vaches ne restent pas plus de 3 heures dans le parc. Elles sont le plus souvent dehors, et durant 2 mois dans l’année je suis au tout herbe ». En terme de bien-être pour l’éleveur, le robot est la solution parfaite au Gaec du Cheval Blanc, qui a su conserver son modèle de pâturage. « Il était hors de question de changer mon système. C’est sûr c’est plus simple tout le monde au bâtiment avec un robot, mais je n’imaginais pas mon élevage sans pâturage », conclut Jérôme Chevalier.