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OVINS
Serge Préveraud* : “Le métier d’éleveur ovin est un métier d’avenir”

0 805 620 090 : la Fédération nationale ovine lance un numéro vert pour promouvoir l’installation.

Serge Préveraud, président de la Fédération nationale ovine.
Serge Préveraud, président de la Fédération nationale ovine.
© LAURENCE GEFFROY/INSTITUT DE L’ÉLEVAGE

Un numéro vert vient d’être créé pour favoriser l’installation en production ovine ? Pourquoi ?
Serge Préveraud : Autrefois, les jeunes agriculteurs s’installaient soit chez eux, soit en reprenant la ferme d’un voisin. Aujourd’hui, c’est moins souvent le cas : des éleveurs sur le point de partir à la retraite ne trouvent pas de repreneurs et des candidats à l’installation ne trouvent pas d’exploitation. Et quand une exploitation est reprise, il arrive fréquemment que l’installation se fasse sur d’autres productions que de l’élevage ovin. Le phénomène risque de s’accélérer du fait qu’il y aura beaucoup d’exploitations à reprendre dans les années qui viennent en raison de nombreux départs à la retraite prévus.
D’où l’idée de lancer un numéro vert : 0805 620 090 pour mettre en relation les repreneurs potentiels avec les structures qui pourront les aider à trouver des exploitations.

Quelles sont les informations communiquées sur le nu-méro vert ?
Quand un candidat appelle le numéro vert, son interlocuteur est un représentant de la FNO auquel il explique sa situation, son intérêt pour la production ovine  et surtout  le département dans lequel il souhaite s’installer. La FNO renvoie le  candidat sur le Réseau départemental d’installation correspondant, qui lui fournira les coordonnées de cédants et tous les éléments indispensables à la réussite de son installation.

Êtes-vous en mesure d’offrir des perspectives favorables aux candidats qui souhaitent s’installer en production ovine ?
La production ovine bénéficie aujourd’hui de nombreux atouts. Outre le rééquilibrage des aides obtenu dans le cadre du bilan de santé de la Pac, les prix de l’agneau sont relativement bons depuis deux ans. Et les perspectives sont relativement favorables pour les dix ans qui viennent. La consommation d’agneau devrait augmenter à l’échelle mondiale avec des disponibilités plus ou moins réduites dans les années à venir. Et pour la France, la production ovine nationale ne couvre que 45 % de la consommation intérieure. Bref, le métier d’éleveur ovin constitue un véritable métier d’avenir.

Quel type d’installation préconisez-vous ? Un élevage à temps plein ou la création d’un atelier complémentaire ?
Notre objectif est de trouver de nouveaux éleveurs. Bien entendu, nous privilégions l’installation, notamment dans les zones traditionnelles de production. Mais notre message s’adresse aussi aux agriculteurs en recherche de diversification avec la création d’ateliers complémentaires dans les zones céréalières par exemple où la mise en place d’un atelier ovin est plus souple qu’un élevage bovin. Et nous visons aussi les éleveurs qui souhaitent augmenter la taille de leur troupeau auxquels s’ouvrent  des perspectives de développement.

Votre projet d’installation ne bute-t-il pas sur la question du financement ?
Il existe les outils de financement traditionnels (DJA, prêts JA) qui sont bien entendu sollicités. La question se pose davantage pour les installations hors cadre familial en raison du poids du foncier. C’est la raison pour laquelle nous réfléchissons, avec Jeunes Agriculteurs, à des formules innovantes susceptibles de drainer l’épargne d’investisseurs vers l’achat de terres qui seraient mises à la disposition des éleveurs. Depuis quelque temps, l’investissement foncier a retrouvé un certain attrait. Ce n’est pas tellement l’argent qui manque, mais les dispositifs à mettre en œuvre pour le mobiliser.

RECUEILLI PAR ACTUAGRI


* Président de la Fédération nationale ovine.
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