Aller au contenu principal

certiphyto
S’informer pour s’évaluer

Les agriculteurs sont appelés à se former afin de valider leur savoir-faire en matière d’usage des produits phytosanitaires. Un dossier en pages centrales de l'édition du 12 février 2010 leur est proposé afin qu’ils puissent s’informer pour s’évaluer.

Pascal Laizé, responsable de la commission environnement-eau de la FDSEA

 

Un certificat pour l’usage des phytos

Se former pour préserver sa santé, pour respecter la nature, pour utiliser les produits phytosanitaires à bon escient. Décidé lors du Grenelle de l’environnement, mais en réalité issu d’une directive communautaire, le Certiphyto vise à harmoniser les exigences européennes concernant l’utilisation des produits phytos. Dans un marché agricole mondialisé, la réglementation franco-française est souvent la cause d’une distorsion de concurrence. Le Certiphyto peut être l’amorce d’une harmonisation, au moins dans l’Europe des 27. Ce “diplôme” est avant tout fait pour nous. Les produits phytosanitaires sont des produits dangereux pour lesquels il convient de respecter les préconisations d’emploi.
Si globalement la population agricole est en meilleure santé que le reste de la population, nous ne pouvons ignorer :
- qu’en cas de cancer, nous développons des types de cancers spécifiques et parfois incurables ;
- que nous avons un taux de maladies dégénératives plus important.
Et si l’emploi des produits phytos en était responsable ?
Présents sur l’ensemble du territoire, nous sommes quotidiennement en contact avec la nature. En cas de présence de
résidus dans l’eau, nous sommes des boucs émissaires tout désignés, parce que les plus gros consommateurs de produits phytos. Pour éviter cette condamnation sans autre forme de procès, il nous est indispensable d’avoir des pratiques respectant les bonnes conditions d’emploi et de le faire savoir. Parce qu’il est plus facile de voir celui qui agit mal plutôt que l’ensemble de ceux qui font bien, il nous appartient de former le maximum d’agriculteurs pour minimiser les risques sur l’environnement. Ce sont des produits chers. Lorsque nous les utilisons, nous espérons obtenir la meilleure efficacité possible. Celle-ci est dépendante de facteurs techniques, agronomiques et climatiques qu’il convient de maîtriser au mieux pour obtenir un bon résultat et éviter les échecs, voire les accidents. À la FDSEA, nous estimons que nos adhérents sont des agriculteurs bien informés et qu’il leur sera possible de valider leurs connaissances déjà acquises en réussissant le test proposé à la fin de la journée de formation.

Environnement

Se former et s’évaluer sur l’usage des phytosanitaires.

La mise en place du Certiphyto

Interview de Pascal Ferey, président de la commission environnement de la FNSEA.
À compter du 1er janvier 2015, tout acheteur-utilisateur professionnel de produits phytosanitaires devra posséder un certificat attestant qu’il a suivi une formation. En quoi cette mesure est-elle importante ?
Pascal Ferey : À l’heure actuelle, aucun texte européen n’impose des règles communes pour l’utilisation des produits. Les situations sont ainsi très disparates d’un État-membre à l’autre : dans certains cas une formation préalable est exigée, dans d’autres un “permis de traiter” est imposé.
La directive européenne, instaurant un cadre pour l’utilisation durable des pesticides du 21 octobre 2009, tend à harmoniser progressivement les exigences pour tous les utilisateurs professionnels de produits phytosanitaires : agriculteurs mais aussi personnels des collecti-vités, d’entreprises spécialisées, etc. L’objectif est non seulement d’améliorer les conditions d’utili-sation afin de réduire les risques sanitaires et environnementaux mais également de limiter les distorsions entre les différents utilisateurs européens.
Cette directive-cadre prévoit que les utilisateurs professionnels doivent avoir accès à un système de formation leur permettant d’acquérir des connaissances suffisantes sur un certain nombre de sujets cités dans la directive. Pour la profession agricole, un des principaux enjeux est sans doute l’amélioration des conditions d’utilisation afin de réduire les risques pour les appli-cateurs, qu’ils soient chefs d’exploitation ou salariés.
À terme, un système de certificats devra fournir la preuve des connaissances acquises. Ce certificat sera exigé pour l’achat de produits phytosanitaires à usage professionnel après le 1er janvier 2015.
La transposition du texte européen en droit français, notamment des dispositions relatives aux certificats et à la formation, est prévue dans le projet de loi portant engagement national pour l’environnement Grenelle II. C’est ce que nous appelons aujourd’hui en France, “Certiphyto”.

Donc, tous les agriculteurs sont concernés par le Certiphyto ?
Les agriculteurs sont, bien sûr, concernés mais au-delà de l’usage agricole, seront également mis en place des certificats pour l’application en zone non agricole. Par ailleurs, l’exercice d’autres types d’activités, comme le conseil, la préconisation ou encore la distribution de produits phytosanitaires sera également soumis à l’obtention d’un certificat.
La FNSEA a toutefois souhaité que l’on puisse respecter la variété des profils des agriculteurs. Ainsi, nous avons obtenu du ministère de l’Agriculture que les acquis de l’expérience et/ou de la formation soient pris en compte.
Les agriculteurs ne sont donc pas obligés de suivre une formation pour obtenir leur Certiphyto. Plusieurs autres possibilités s’offrent à eux : soit ils possèdent un diplôme récent, soit ils passent un test afin de faire valider leurs acquis. Dans ce cas, le test peut être ou non complété par une formation.
Bien évidemment, la FNSEA a pu donner son point de vue lors de l’élaboration des contenus de la formation. 
Comme vous le voyez, c’est un certificat “à la carte” et adapté à nos besoins, dont nous allons disposer prochainement.

Vous dites prochainement, vous parlez de 2015, pourtant dès aujourd’hui des agriculteurs s’inscrivent pour le Certiphyto…
Oui, on peut dès aujourd’hui obtenir son Certiphyto car le ministère de l’Agriculture français a décidé de l’expérimenter tout au long de l’année 2010. Un certain nombre d’organismes de formation ont ainsi été habilités à le mettre en place : Coopératives, Chambres d’agricul-ture, Maisons familiales, CFPPA et, bien sûr, les FRSEA-FDSEA.
L’intérêt pour les agriculteurs qui obtiendront le Certiphyto dès maintenant est que celui-ci sera valable dix ans. Nous ne savons pas encore quelle sera la durée de validité pour les Certiphyto obtenus après 2015…
Et puis, les agriculteurs qui ont tout à fait conscience de la dange-rosité de certains produits, font depuis plusieurs années des efforts significatifs pour réduire les quantités utilisées. Diminuer l’impact des produits phytosanitaires sur la santé par l’amélioration des pratiques est une de nos priorités. Les agriculteurs savent également qu’ils ont un rôle actif à jouer dans la réduction des risques pour l’environnement. Faciliter l’accès au Certiphyto, c’est aussi une façon d’agir pour ces causes qui nous concernent tous.

PROPOS RECUEILLIS
PAR EUGÉNIA POMMARET, fnsea

Un dossier spécial certiphyto est à votre disposition dans l'édition de l'Anjou Agricole du 12 février 2010, pour s'informer et s'évaluer.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Megane Colineau, Aubin Maussion et Paul Asseray ont témoigné de leur parcours à l'installation.
Conseils aux futurs installés

Au forum à l'installation de JA49, jeudi 14 novembre, au Domaine du Matin calme (Juigné-sur-Loire), trois jeunes installés ou…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois