CRDAM
Soirée débat sur l’Europe
Forte influence le 8 avril à Bégrolles-en-Mauges pour la soirée à thème.
350 personnes ont suivi, d’abord, le compte rendu de visite du Parlement européen par quelques membres du CRDA et deux élus agricoles du territoire puis l’exposé de Vincent Chatellier, ingénieur de recherche et économiste à l’Inra de Nantes, autour de la Pac après 2013 et des conséquences sur les productions bovine et laitière.
L’intervention de Vincent Chatellier a permis de rappeler les principaux défis de l’agriculture française dans les années à venir, à savoir une agriculture productive et compétitive, une agriculture soucieuse de l’environnement et des territoires et une agriculture innovante et orientée vers les besoins des consommateurs. La présentation a débuté par un retour sur la crise et la mondialisation. Cela a permis de mieux cerner les facteurs explicatifs de la volatilité des prix du marché et les évolutions de l’agriculture française.
Ce contexte a ouvert les débats sur la Pac et sur son avenir avec les éléments du bilan de santé et les négociations de l’OMC en cours sur le soutien interne, les subventions à l’exportation et l’accès au marché. Vincent Chatellier est ensuite revenu sur deux secteurs plus particuliers que sont le secteur bovins-viande et le secteur laitier.
Pour le secteur bovins-viande, plusieurs pistes d’évolutions pour les exploitations ont été mises en avant tels que la rentabilité économique et le coût de la reprise du capital, l’équilibre à trouver entre productivité du travail et efficacité économique, la professionnalisation croissante des activités, la dépendance persistante à l’égard des aides directes ou encore le besoin de structuration de l’amont face à la concertation aval.
Pour le secteur laitier, les principaux enjeux de la fin des quotas ont été identifiés avec la mise en avant des différents points de vues (modèle de développement envisagé pour les exploitations laitières, rôle territorial des exploitations…), favoriser une contractualisation entre producteurs et industriels et identifier des stratégies pour 2010-2011 par rapport aux quotas laitiers.
Vincent Chatellier a insisté sur les raisons de croire en l’agriculture avec plusieurs indicateurs positifs comme la demande mondiale de biens alimentaires croissante, la traçabilité et l’identification d’origine qui rassurent les consommateurs ou encore la contractualisation qui progresse.
Des challenges et des actions publiques sont, selon lui, également à mettre en place comme le renforcement des pouvoirs de marché des organisations de producteurs, le partage de la valeur ajoutée producteur-entreprises-distributeurs, le ciblage des aides publiques sur les fonctions non marchandes, le maintien d’une protection commerciale suffisante et une communication positive sur le métier avec pour objectif de stimuler les passions.
La soirée a donc permis de faire un état des lieux de la situation actuelle de l’agriculture dans un contexte de crise mondiale et surtout d’identifier des raisons d’y croire. Reste au territoire, élus et professionnels d’être en capacité d’écrire cette volonté qu’une agriculture à forte densité humaine a encore de la place pour les années à venir.
Vincent BOUDET