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Solaire : la poule aux œufs d’or ?

Jeudi 29 octobre, la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire et EDF ENR ont organisé une matinée autour du photovoltaïque. Le solaire, sous toutes ses formes, représente moins de 2 % du mix énergétique français, mais connaît une certaine progression.

Sur l’exploitation du Gaec Giteau, les panneaux ont été montés le 26 juin 2020.
Sur l’exploitation du Gaec Giteau, les panneaux ont été montés le 26 juin 2020.
© AA

« Objectivement, la filière s’est assainie, sécurisée et les perspectives sont conséquentes. Faire du photovoltaïque permet de se dégager un revenu supplémentaire », assure Jean-François Moreau, chargé de mission énergie à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire.


Un investissement rentable
Ce sont ces arguments qui ont convaincu Antoine Giteau et ses deux frères, du Gaec Giteau, à Cherré. Ainsi, ils ont installé 99,84 kWc sur leur stabulation, sur une surface de 550 m2, en contrat avec EDF ENR. Lors d’une matinée découverte jeudi 29 octobre, Jean-François Moreau a détaillé les avantages du photovoltaïque dans le monde agricole chez Antoine Giteau. Il était épaulé par Jean-Baptiste Riclet, chargé d’affaires pour EDF ENR, et près de 40 personnes sont venues assister à cette présentation. « L’offre est partenariale et négociée avec EDF ENR, le contrat de 20 ans est réalisé avec EDF Obligation d’Achat qui est ‘’bras armé’’ de l’état pour l’instruction et la contractualisation des dossiers photovoltaïques ». à l’heure actuelle, le tarif de rachat se situe autour de 9,80 cts/kWh. Soit presque le double du prix du marché. « Sachant que les panneaux ont une durée de vie moyenne de trente ans, à l’issue du contrat on peut vendre au prix du marché. D’ailleurs, on peut rompre le contrat lorsque l’on souhaite », détaille Jean-Baptise Riclet. Un prix fixe, et donc un chiffre d’affaires stable sur 20 ans. « Dans certains cas, les panneaux peuvent financer entièrement un bâtiment », constate Jean-François Moreau. En effet, dans l’exemple détaillé lors de cette matinée, le bâtiment de stockage de 600 m2 était compensé. « En prenant un coût de 65 000 € pour le bâtiment, et de 82 000 € pour les panneaux, on arrive à un solde trésorerie légèrement négatif au bout de 20 ans », détaille le chargé de mission. Et lorsque le bâtiment existe déjà, les panneaux assurent un revenu à l’agriculteur. Ainsi, avec un investissement de 82 000 € de panneaux sur un bâtiment existant, Jean-François Moreau estime que le résultat net total peut excéder 50 000 € au bout de 20 ans.
« Même durant les 15 premières années de remboursement de l’emprunt, l’agriculteur dégage un résultat net positif », détaille-t-il.


Autoconsommation
Cependant, il n’est pas envisageable pour toutes les fermes de s’équiper de panneaux. « Il faut qu’il y ait les installations électriques à proximité, car le raccordement coûte très cher », prévient Jean-Baptise Riclet. Au Gaec Giteau, cela a coûté 6 900 €. Et à côté de ces frais, il y a une maintenance qui est nécessaire (nettoyage, remplacement des cellules, des onduleurs...). Sans compter l’assurance. « En tout, cela nous coûte 800 € d’assurance par an, et cela a également modifié d’autres contrats, puisque les panneaux sont au-dessus des animaux », dévoile Antoine Giteau. Il faut également s’assurer que les fondations de son bâtiment et/ou sa structure peuvent supporter le poids de centaines de panneaux, pesant chacun une vingtaine de kilos pour 1,7 m2. Si l’électricité produite peut être vendue, celle-ci peut également être auto-consommée. « Il peut y avoir un intérêt pour réduire ses charges, maîtriser son énergie », estime Jean-François Moreau. Mais pour avoir une auto-consommation efficace, il faut « s’assurer d’avoir un bon équilibre entre le taux d’autoproduction et le taux d’autoconsommation », prévient Jean-Baptiste Riclet. C’est-à-dire ? « Le taux d’autoconsommation est la proportion de l’énergie que vous consommez sur place. Le taux d’autoproduction est la part d’économie sur la facture ». Le surplus de production étant revendu sur le réseau à un tarif déprécié, il faut veiller à bien déterminer son projet à l’avance. Ainsi, « certaines productions qui n’ont pas de charges électriques fortes et une consommation très fluctuante ne s’y prêtent pas », détaille le chargé de mission. On pense aux bovins allaitants par exemple. Quoi qu’il en soit, le photovoltaïque a encore de beaux jours devant lui en agriculture.

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