Maïs
SPSM : un accord avec Limagrain
Bonne affluence à l’AG des producteurs de semences. Le groupe qui contracte avec Limagrain n’est pas épargné par la crise qui touche le réseau français.
Des résultats 2009 satisfaisants... mais un avenir plus sombre. Malgré les surfaces importantes ensemencées au printemps 2009 et en dépit d’une sécheresse estivale persistante, les 110 producteurs du Syndicat des producteurs de semences de maïs ont, par leur sérieux et leur travail, obtenu un des meilleurs résultats de l’Hexagone, dépassant les objectifs de rendement et de qualité attendus. Revers de la médaille, les bons rendements conjugués à une conjoncture médiocre vont peser sur la campagne à venir. Après trois années de progression des volumes mis en terre, les adhérents du syndicat vont devoir gérer une récession qui se traduit par une baisse de 25 % des surfaces mises en place. La répartition des 1 800 hectares (contre 2 425 en 2009) a fait l’objet de discussions internes puis d’un accord avec Limagrain Europe qui contracte avec les producteurs du syndicat. Cette gestion concertée de la zone de production est jugée satisfaisante par les acteurs locaux qui œuvrent à maintenir un tissu de producteurs motivés malgré la crise.
Un marché en difficulté… mais une interprofession mobilisée
Stagnation des cours du maïs consommation, crise de la production laitière, pression sur l’irrigation sont autant de facteurs négatifs qui provoquent un ralentissement des ventes des semences de maïs françaises. Représentant le groupe Limagrain, 4e semencier mondial, François Viallet a précisé la situation avec un marché européen globalement morose et des « prévisions d’emblavement en baisse aussi bien en maïs consommation qu’en maïs fourrage ». Dans ce contexte défavorable, les établissements français réduisent effectivement leurs surfaces de production mais le groupe Limagrain, fortement implanté en Anjou, souhaite limiter les conséquences sur le réseau local. Pierre Vincens, président du syndicat du Tarn et secrétaire général de l’AGPM Maïs semence qui regroupe tous les syndicats de producteurs de semences de maïs, est venu rappeler l’importance de l’interprofession, ciment des négociations de prix mais aussi organisme en charge de la promotion des semences française et maître d’œuvre de l’expérimentation technique.
Un contexte environnemental difficile. Président du syndicat mais aussi responsable de la commission eau-environnement de la FDSEA, Pascal Laizé a regretté que « le sacro-saint principe de précaution conduise trop souvent à l’inaction ». Accès refusé à l’évolution technologique ; remise en cause des molécules de protection des plantes ; freins permanents sur l’entretien des fossés ; réhabilitation des zones humides : la liste est longue des contraintes et des menaces qui pèsent sur les producteurs. Et pourtant les aménagements passés de la Vallée de l’Authion ont permis d’éviter aussi bien des inondations que des sécheresses. « Pas question de revenir en arrière sur ces aménagements qui doivent être entretenus pour pérenniser l’activité de notre région », souligne le président qui a encouragé les adhérents à être vigilants sur tout ce qui les concerne et à faire entendre leur voix afin de « vivre encore demain de notre travail ».
Jean-Paul Guéry