CRP
Trois chantiers en porc : harmonisation, étiquetage et restructuration
Trois chantiers à concrétiser rapidement pour garder une production porcine française demain.
À l’occasion de l’assemblée générale du CRP des Pays de la Loire, Michel Rieu, de l’Ifip, a présenté les résultats économiques des élevages de porc sur les dix dernières années. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’entre la période 2000-2004 et celle de 2008 à 2012, le prix de l’aliment a augmenté de 30 %, celui du porc de seulement 6 %, soit une marge négative de 4 %. Ce résultat peut paraître faible. L’explication repose sur l’amélioration des performances techniques en élevage qui a permis d’atténuer le différentiel coût de l’aliment/prix du porc. À noter également que sur la période 2008-2012, une forte restructuration des élevages s’est opérée. Au dernier recensement agricole, le nombre de détenteurs de porcs était d’environ 20 000 alors qu’il était de 60 000 en 2000.
Après cette rétrospective, un focus est réalisé sur le début de l’année 2013. Les premières observations sont inquiétantes : le prix du porc est bas et le marché est compliqué malgré une baisse de la production. La marge sur coût alimentaire sur les quatre premiers mois de 2013 s’établit à 700 € alors qu’en moyenne sur l’année 2012, elle était de 1 050 €. La situation est donc plus que tendue. Pour sortir de ce scénario de rupture, il est impératif que chaque maillon au sein de la filière porcine retrouve de la rentabilité.
“Les éleveurs ont déjà fait le travail, que ce soit en termes de restructuration, d’amélioration des performances techniques, aux autres maillons d’agir. La pression a commencé depuis quelques semaines ; elle va se poursuivre voire s’amplifier. Les éleveurs de porc disent stop”, gronde Joël Limouzin, président de la FRSEA Pays de la Loire. Interrogation également de Gérard Viel, président de l’Urca porc* sur les marchés concurrents européens : “nous devons observer ce qui se passe chez nos concurrents. Le porc est payé à l’éleveur 1,70 € / kg en Espagne alors que les charges de production sont quasiment identiques aux nôtres.”
En conclusion, Jacques Lemaître, président du CRP, réaffirme que l’aval de la filière n’existera pas sans les producteurs et vice versa. Le maillon élevage l’a compris depuis longtemps, aux acteurs de l’aval de démontrer qu’ils ont pris conscience de la gravité de la situation ; cela passe par une restructuration des outils, une meilleure valorisation de l’ensemble des morceaux du porc ainsi que par un renforcement de l’étiquetage de l’origine des viandes.