Alternatives aux phytos
Un aspirateur à ravageurs en test au lycée le Fresne
La société Pyrene Automation a conçu un aspirateur à insectes ravageurs, en expérimentation à Sainte-Gemmes-sur-Loire.
La société Pyrene Automation a conçu un aspirateur à insectes ravageurs, en expérimentation à Sainte-Gemmes-sur-Loire.
Pyrene Automation*, société installée en Ariège, est spécialisée dans le chariot d'arrosage pour les serres. Elle a conçu un équipement novateur embarqué sur chariot : l'aspirateur à ravageurs. Cette installation, fonctionnant à l'électricité, vise à limiter les traitements phytosanitaires. L'outil est installé dans une des serres de l'exploitation de l'établissement horticole le Fresne, depuis septembre. Le protocole d'expérimentation proprement dit débutera au printemps, comme l'explique Julien Devienne, directeur d'exploitation : "l'objectif est, dans le cadre de cette expérimentation, de déterminer quelles sont les meilleures périodes de la journée pour aspirer uniquement les ravageurs et ne pas détruire notre population d'insectes auxiliaires". Pour ce faire, les équipes du Fresne observeront les pics de vol d'insectes auxiliaires, et essaieront de caler des périodes d'aspiration des ravageurs en dehors de ces pics.
Une première en serre
Cette expérimentation est une première en serre, mais a déjà été menée en extérieur, sur des parcelles de thym, pour lutter contre les cicadelles, dans le cadre du projet Phybi-1. "Lors de cette expérimentation, il avait été observé que les abeilles ne volaient pas avant 9 h - 9 h 30 le matin et il était ainsi possible de déterminer le moment opportun pour détruire les ravageurs uniquement". L'expérimentation au Fresne devrait aussi permettre de déterminer les moments adéquats pour venir effaroucher des insectes et faciliter leur aspiration. "On peut envisager d'ajouter sur la rampe, par exemple, une bande d'effarouchement avec un petit balai qui viendrait secouer les plantes et faire décoller les ravageurs".
Le Fresne utilise déjà un aspirateur à ravageur, en extérieur, et avec un système mobile adapté sur un chariot automoteur à bras télescopique, exigeant en main-d'œuvre et difficilement utilisable en serre. Le gros avantage de l'aspirateur sur rampe, est qu'il vient glisser au dessus des pots, à une hauteur réglable en fonction de la méthode de vol de l'insecte visé.
En lien avec l'Astrehor
Ce travail est piloté par plusieurs partenaires : l'Astredhor (Institut technique de l'horticulture) Loire-Bretagne, l'établissement Le Fresne et le Conseil régional Pays de la Loire (pour le financement). Les jeunes sont inclus dans les protocoles d'expérimentations.
Pour un matériel comme celui du Fresne, il faut compter entre 40 000 et 50 000 euros, coût comprenant à la fois le matériel et la partie développement. "La suite du projet va être d'arriver à déterminer comment on peut diminuer les coûts de cet outil pour que n'importe quel producteur puisse accéder à ce type de système", indique Julien Devienne. Le concept qui sera répliqué pour les professionnels de l'horticulture sera moins cher : il y aura un système d'attelage, avec seulement les rails à prévoir dans chaque serre. L'aspirateur pourra être dételé du chariot et ré-attelé sur un autre module. Il faut aussi prendre en compte le fait que l'aspirateur est actuellement positionné dans une serre école, à la dimension beaucoup plus restreinte qu'une serre professionnelle.