Charolaise
Un cheptel constitué grâce à son ancien maître d'apprentissage
À Orée d'Anjou (Bouzillé), Thomas Réthoré a monté son élevage en achetant des génisses à son ancien maître d'apprentissage, Michel Grasset.
À Orée d'Anjou (Bouzillé), Thomas Réthoré a monté son élevage en achetant des génisses à son ancien maître d'apprentissage, Michel Grasset.
Ils partagent la même passion pour les charolaises et continuent à en parler ensemble, même s'ils ne se côtoient plus au quotidien et malgré la vingtaine de kilomètres qui sépare les deux fermes. Thomas Réthoré est un jeune éleveur installé en 2020 et Michel Grasset, éleveur-sélectionneur, est à la retraite. Pendant 2 ans 1/2, Thomas a été en apprentissage chez Michel, à La Boissière-du-Doré. Fils d'agriculteur, le jeune homme, âgé aujourd'hui de 27 ans, a suivi un parcours de formation classique : Bac pro CGEA puis BTS Acse, à la MFR de Beaupréau-en-Mauges. Après différentes expériences professionnelles de salariat et un projet avorté d'installation dans un Gaec, Thomas Réthoré s'est installé seul, sans les aides, avec 3 productions animales : l'élevage de charolaises, des volailles et des chevaux bretons. Passionné par ces animaux, Thomas Réthoré, est président du syndicat des éleveurs de chevaux de trait breton du Maine-et-Loire. "J'ai acheté mon premier cheval à 14 ans", aime à raconter le jeune homme.
Accompagner des jeunes
Quand il s'est décidé à constituer son cheptel de charolaises, il s'est naturellement tourné vers Michel et son fils Florent, dont l'élevage (160 vêlages) est inscrit au herd-book de la race. "Ils m'ont vendu 25 génisses et 10 vaches, explique-t-il. J'ai gardé toutes les génisses et actuellement je suis arrivé à un rythme de croisière. Les premières génisses nées ici ont vêlé ce printemps." Il a aussi acheté un taureau à Florent Grasset et un autre à Benoit Gaborit, éleveur de Lys-Haut-Layon (Saint Hilaire-du-Bois).
Ce n'est pas la première fois que l'élevage Grasset, qui a à cœur de transmettre sa passion, s'implique ainsi dans le projet d'un jeune. "C'est intéressant de reprendre une partie d'un cheptel que l'on connaît, souligne Michel Grasset. Là, c'était idéal parce que Thomas était habitué à mes animaux". Il y a également en général moins de risques sanitaires à travailler avec des animaux d'un seul élevage. "Ce qui est important, c'est de choisir une race qui corresponde bien à l'exploitation, ajoute-t-il. Or, la charolaise valorise bien les fourrages en système pâturage comme ici, et a des coûts de revient intéressants".
Sur une surface de 123 ha, 77 ha sont en effet en herbe à l'EARL de la Trotte. Étant donné que le bâtiment actuel est sous-dimensionné pour l'effectif bovin, les animaux sont la plupart du temps dehors. Ils se nourrissent de pâturage du 1er mars au 15 juin, puis un peu à l'automne. L'hiver, ils consomment du foin et de l'enrubannage d'herbe, complétés d'un peu de maïs ensilage et de betterave, ainsi que de farines maison (triticale, avoine, féverole).
Vêlages groupés
Tous les vêlages ont désormais lieu au printemps : "je ne fais pas de sentiment. Celles qui ne prennent pas sont envoyées à la réforme". Les mâles sont vendus en broutards et les génisses sont gardées. "Je les fais toutes vêler 1 fois, puis j'effectue un tri après le premier veau, en fonction de leurs qualités maternelles et de leur docilité", indique Thomas Réthoré. Ce dernier a participé à des concours avec l'élevage Grasset (présent cette année à l'inter-régional charolais à Festi'élevage). Il envisage de présenter des animaux de son élevage, mais pas tout de suite : "d'ici 2 ou 3 ans, le temps de me constituer un cheptel vraiment à moi".