Un domaine bio niché dans les coteaux
Viticulteur à Saint-Aubin de Luigné, Alexandre Cady a fait prendre au domaine familial une dimension œnotouristique.
Viticulteur à Saint-Aubin de Luigné, Alexandre Cady a fait prendre au domaine familial une dimension œnotouristique.
28 hectares en agriculture bio, près de 120 000 bouteilles par an, mais aussi un gîte et des chambres d’hôtes. Alexandre Cady s’est installé en 2006, avec ses parents, au sein de l’exploitation familiale, située dans la vallée du Layon. Depuis 2 ans, son épouse Vanessa est venue le rejoindre pour gérer l’hébergement et l’accueil. Et cet été, malgré la crise sanitaire, les touristes ont été nombreux à se rendre sur le domaine. Beaucoup de chemin parcouru, donc, entre l’exploitation de l’arrière-grand-père, installé en 1927, et celle d’aujourd’hui. « Mon grand-père faisait de la vigne, de l’élevage de vaches, des cultures et du tabac, explique Alexandre Cady. Mes parents, eux, ont voulu se concentrer sur la viticulture. Ils ont développé la vente directe en bouteille. Ils faisaient 18 salons de particuliers par an ».
Un nouveau caveau
Si, à une époque, la vente directe représentait 90 % de la distribution, elle ne pèse plus que 60 % aujourd’hui, les canaux s’étant diversifiés. Les volumes produits se sont accrus aussi, puisque le domaine s’est agrandi de 7 ha. « Cela m’a permis de trouver des marchés export qui exigent de gros volumes », explique le viticulteur, dont les bouteilles s’envolent jusqu’en Australie, en Chine ou aux Etats-Unis.
La gamme reste diversifiée, avec une prédominance du coteau du Layon, mais aussi du blanc sec, en plein essor, des rouges et des rosés. Un nouveau caveau de dégustation, plus accueillant, aurait dû être inauguré cet été, mais les travaux ont pris du retard en raison de la pandémie de Covid. Tout sera prêt pour Noël, espère le viticulteur.
Le bio ouvre des portes
De génération en génération, les modes de production ont changé. « Mes parents étaient dans les premiers à adhérer à la démarche de viticulture raisonnée Terra Vitis, en 1995 ». Une nouvelle étape a été franchie avec le lancement, en 2011, de la conversion bio. « Nous ne supportions plus de voir nos sols brûlés, orange, tout moches, après le passage des désherbants de printemps », illustre Alexandre Cady, pour résumer ce qui a été déclencheur de sa motivation. Le viticulteur s’est appuyé sur les conseils d’amis déjà en bio :
« lors de ma formation en bts viti-œno, on ne m’a pas parlé de bio, et les viticulteurs bio étaient perçus comme un peu “perchés”». Il a traversé deux années assez difficiles avec des vendanges pluvieuses, 2012 et 2013. Le passage au bio a engendré un coût du travail supplémentaire durant la conversion. Mais il ne regrette rien. Sa surface suffisamment importante (avec 18 ha d’un seul tenant) lui permet de développer ses propres choix en matière de biodiversité. Quant au marché, il suit : « une fois labellisé, j’ai vu les portes de nouveaux marchés s’ouvrir, en France et à l’export. Des clients dont le premier critère d’achat est l’AB », raconte le viticulteur.
S.H.