Aller au contenu principal

Magazine
Un géant de la semence

Pour la première fois, l’entreprise Syngenta Seeds aux Ponts-de-Cé a ouvert ses portes au public début septembre, dans le cadre des Rendez-vous du végétal.

Dix années sont nécessaires pour développer une nouvelle variété de plants. Les essais menés par Syngenta aux quatre coins du globe permettent de les observer dans des conditions climatiques différentes. Les participants aux Rendez-vous du végétal ont pu visiter les essais de maïs sur le site de l’entreprise situé aux Ponts-de-Cé.
Dix années sont nécessaires pour développer une nouvelle variété de plants. Les essais menés par Syngenta aux quatre coins du globe permettent de les observer dans des conditions climatiques différentes. Les participants aux Rendez-vous du végétal ont pu visiter les essais de maïs sur le site de l’entreprise situé aux Ponts-de-Cé.
© AA

Des jardiniers amateurs et quelques étudiants en formation horticole ont saisi l’opportunité de visiter Syngenta Seeds, entreprise mondialement connue, mais qui l’est peut-être un peu moins des Angevins. En tout cas des plus jeunes, car beaucoup se souviennent des établissements Caillard et Quris, situés au 77 rue Dupetit-Thouars à Angers. L’imposant bâtiment avait auparavant abrité une filature de chanvre, aussi connue sous le nom d’usine du Clon, avant de laisser la place au grainetier à la fin du XIXe siècle. En 1977, l’établissement a déménagé aux Ponts-de-Cé. Il a connu entre- temps plusieurs rachats et autant d’identités. En 1996, la marque grand public Caillard a été revendue à Plan SPG. En 2001, l’entreprise a rejoint le groupe suisse Syngenta dont le  cœur de métier est la protection des cultures et la production et la vente de semences de fleurs, de légumes (légumes frais et légumes d’industrie) et grandes cultures (maïs, tournesol, betterave et céréales à paille). Le groupe emploie aujourd’hui 26 000 personnes dans le monde, dont près de 5 000 chercheurs. Il a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 11,6 milliards de dollars. Le groupe consacre 10 % de son CA à la recherche, notamment pour la création variétale.

Des essais aux quatre coins du globe

Après ce rappel historique, les visiteurs ont découvert le site des Ponts-de-Cé. Il compte environ 90 salariés répartis autour de plusieurs activités : service commercial, marketing, recherche et production de semences. Le site comprend une usine de fabrication de semences pour les légumes d’industrie (petit pois, haricot, maïs doux) et il abrite aussi un certain nombre d’essais variétaux de fleurs et de maïs.
Syngenta travaille avec une trentaine de producteurs du bassin de l’Authion en production de semences légumières sous tunnel.

L’eau, le défi à relever

Aux Ponts-de-Cé, les essais de fleurs sont conduits sous serres et en plein champ. Les plantes sont testées pendant plusieurs années dans différents terrains d’essai du monde. Plusieurs critères sont notés : la vigueur, la ramification, l’aptitude à faire de la graine. Syngenta produit chaque année un milliard de jeunes plants. Aujour-d’hui, l’entreprise s’adapte aux besoins des entreprises horticoles et des maraîchers, avec une demande pour des plantes économes en eau comme l’euphorbe ou la pervenche de Madagascar. L’eau est aussi au centre des préoccupations des sélectionneurs en grandes cultures. Le gros déficit hydrique de cet été a rappelé l’acuité de cette problématique. Le site des Ponts-de-Cé participe au programme de sélection du maïs de Syngenta. L’objectif est de développer des variétés moins gourmandes en eau et en intrants, mais les essais de croisement portent aussi sur la résistance à la verse, la tolérance à la fusariose, la digestibilité, etc. Le groupe possède des plates-formes d’essai sur plusieurs sites en Europe dans des contextes environnementaux différents. Le responsable des essais du site a rappelé aux visiteurs que “l’hybridation du maïs a permis, depuis les années 50-60 en France, d’améliorer le rendement et le potentiel de la plante”. Actuellement, la sélection permet d’augmenter le rendement de 1 % chaque année, loin des 3 à 4 % des années 80. “Nous avons atteint un plateau, mais nous travaillons sur d’autres critères”. L’occasion aussi d’expliquer ce qu’est la sélection.   “Il y a un gros fantasme sur la sélection dans l’imaginaire collectif”, note Laurent Péron, directeur de la communication de Syngenta Seeds. “Il ne s’agit pas de manipulations en laboratoire, mais de protocoles scientifiques rigoureux qui permettent d’exprimer le potentiel de la plante”. En une heure trente, difficile d’ expliquer tous les enjeux de l’innovation variétale, mais la visite aura toutefois permis de lever un peu le voile sur les activités d’un des fleurons du végétal.

D. J.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Megane Colineau, Aubin Maussion et Paul Asseray ont témoigné de leur parcours à l'installation.
Conseils aux futurs installés

Au forum à l'installation de JA49, jeudi 14 novembre, au Domaine du Matin calme (Juigné-sur-Loire), trois jeunes installés ou…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois