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Un nouveau souffle au Château de Plaisance

Depuis septembre 2019, Vanessa Cherruau est à la tête du Chateau de Plaisance à Rochefort-sur-Loire. Dynamique et entreprenante, avec son équipe, la vigneronne s'attelle à restructurer le domaine de 25 hectares.

Pour conduire son domaine, Vanessa Cherruau s’appuie sur les compétences de 5 salariés.
Pour conduire son domaine, Vanessa Cherruau s’appuie sur les compétences de 5 salariés.
© AA

« Réveiller la belle endormie ». C'est l'ambition de Vanessa Cherruau à la reprise du Château de Plaisance. Le domaine de 25 hectares en bio et biodynamie d'un seul tenant se situe à Rochefort-sur-Loire. « Des bâtiments sublimes, un terroir exceptionnel composé d'un assemblage de schiste, spilite, grès et poudingue, du chenin, des grands crus...» La jeune femme de 33 ans a tout de suite vu le potentiel. Le domaine allait au-delà de ses espérances, elle qui imaginait s'installer sur une plus petite surface. « Dès la première visite, j'ai eu un coup de coeur ». épaulée par un cabinet de transactions agricoles, un an après la découverte du domaine, Vanessa Cherruau a trouvé un investisseur financier pour pouvoir mener à bien son projet. « Pour avoir les moyens de ses ambitions, les investissements sont nécessaires. Cette association me permet d'atteindre le niveau souhaité. » Aujourd'hui, le Château de Plaisance appartient à 2 associés : Vanessa Cherruau, l'exploitante et cet investisseur. Montant du capital ? 1,8 million d'euros. « Même s'il détient plus de capital que moi, je suis complètement maître de mes décisions. Que ce soit au niveau stratégique ou technique. », apprécie-t-elle.  
Avant d'en arriver là, la jeune vigneronne  a évolué pendant une dizaine d'années dans l'univers du vin. Fait marquant dans sa carrière : le redressement judiciaire du Château de la Genaiserie en 2012. « Je m'occupais des vinifications et d'une partie du commerce. » Mais aussi une prise de conscience : « une entreprise viticole n'est pas infaillible. » Cette expérience l'a poussée à vouloir découvrir toutes les facettes du métier : de la vinification à la stratégie de commercialisation en passant par la gestion d'entreprise.  

Un domaine en pleine évolution
Avec sa soif de challenge, elle se lance, aujourd'hui, un nouveau défi en restructurant le domaine. Les cédants, Guy et Patricia Rochais n'ayant pas de repreneur dans la famille n'ont pas beaucoup investi à la fin de leur carrière...
« C'est pour cette raison qu'il y a de lourds investissements à réaliser... » Depuis la reprise, Vanessa Cherruau et son équipe n'ont pas chômé. Le Château de Plaisance a renouvelé son matériel pour le travail du sol. « Aujourd'hui, nous privilégeons l'enherbement dans l'inter-rang couché au rolofaca pour favoriser la vie des sols. » 12 000 pieds ont été renouvelés. « Nous prévoyons d'arracher et replanter 2 hectares/an pendant 6 ans. » Des investissements matériels ont été réalisés au chai afin de vinifier dans la plus grande précision et sans intrant.

Des débouchés diversifiés
Autre changement opéré : les débouchés. Les cédants commercialisaient exclusivement leurs vins au cours de salons les week-ends. « Nous avions prévu une stratégie de changement de commercialisation sur 5 ans. L'objectif étant un tiers de vente au domaine, un tiers à l'export et un tiers auprès de cavistes et de restaurateurs. » Covid oblige, « on a mis en place une boutique en ligne, développé le mailing ... » Résultat : les objectifs sont presque déjà atteints.   
Avec une forte conscience écologique, la vigneronne a à coeur de développer la biodiversité dans les vignes du Château. Plus de 60 espèces d'oiseaux ont été recensées en partenariat avec LPO Anjou, et un programme de replantation de 2 km de haies et d'une centaine d'arbres fruitiers doit bientôt démarrer. « Chaque espace doit être réfléchi pour accueillir la biodiversité. » En mars prochain, un projet "Zéro carbone" va débuter sur le domaine. « Un audit va nous permettre de mesurer le bilan carbone du Château de plaisance. On mesure tout : de l'empreinte carbone des trajets des salariés à l'envoi de bouteilles aux USA... L'idée étant d'améliorer nos pratiques. » La vigneronne travaille déjà sur cette démarche vertueuse au quotidien. « Par exemple, j'ai trouvé une filière pour recycler les souches des vignes, une autre pour le ruban adhésif des étiquettes de nos bouteilles. » L'objectif étant d'avoir une déontologie environnement irréprochable en accord avec ses convictions.


 

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