Élevage
Une bourse d’échange de paille
La Chambre d’agriculture propose un nouveau service.
Comment vous fournissez-vous en paille ?
Philippe Réveillère : Chaque année, j’ai la même problématique, je fais le point sur les besoins de l’exploitation en fourrage et je recherche les fournisseurs potentiels. Faute de connaître des agriculteurs qui en vendraient ou souhaiteraient en échanger contre du fumier, je passe par des intermédiaires et achète de la paille dans le centre de la France.
Cette année, avant les semis de maïs, j’ai commencé mes recherches car je sais que mon négociant en paille va bientôt faire sa programmation de tonnage et me solliciter. Avec le prix du fuel, que nous connaissons maintenant j’aimerais limiter le recours à ce type de solution. Sur internet, je suis allé sur le site de la Chambre d’agriculture et j’ai cliqué sur l’icône bourse d’échange. J’ai rempli le formulaire de demande de paille et espère bientôt être contacté par un collègue du département ou des départements limitrophes.
Quels sont les avantages de ce service ?
C’est un service gratuit, facile à utiliser et rapide. J’ai rempli mon formulaire en fin de journée en 5 mn et le lendemain les informations étaient sur le site. C’est un moyen de mise en relation car on ne connaît pas forcément les agriculteurs du département avec lesquels on peut travailler, et ce tableau permet dans l’absolu de les connaître rapidement.
Et les points à améliorer ?
Visiblement l’outil n’est pas connu, car à ce jour, je n’ai pas eu de contact par rapport à ma demande. Il faut inciter les collègues qui vont avoir de la paille à disposition, ou qui souhaitent en acheter ou en échanger à s’inscrire. C’est le moment, nous sommes tous à faire nos prévisionnels.
Recueilli par Cécile DUJOLS Chambre d'agriculture 49
Emmanuel Lachaize, secrétaire général de la FDSEA
“Privilégier les échanges locaux”
“Les précipitations de ces dernières semaines ne font plus craindre la pénurie de paille qui pouvait encore se profiler début avril. Pour autant, nous savons que des éleveurs sont déficitaires en paille tous les ans. Certains ont leur propre réseau, il faut qu’ils le conservent. Pour les autres, nous ne pouvons que les encourager à évaluer leurs besoins afin qu’ils prennent dès maintenant leurs dispositions. Il s’agira également chez certains éleveurs de reconstituer leurs stocks. L’idéal est bien évidemment de trouver de la paille à proximité de son exploitation car les coûts de transport impactent largement le prix final. C’est pourquoi la bourse d’échange mise en place par la Chambre d’agriculture est un bon outil qui doit permettre une mise en relation plus facile entre acheteurs et vendeurs.
Une piste est également à creuser : celle des échanges paille-fumier. Le Maine-et-Loire se répartit pour moitié entre élevage et cultures, la bourse d’échange peut donc constituer un premier pas pour créer localement un lien entre éleveurs et céréaliers.
Pour les adhérents FDSEA en déficit chronique de paille, nous allons également leur proposer cette année un nouveau service afin d’assurer leur approvisionnement. Pour cela, nous allons contractualiser des volumes de paille avec des départements voisins.