SÉCHERESSE
Une demande de reconnaissance Calamités agricoles pour le maïs
SÉCHERESSE
Après l'herbe, le 28 juin dernier, c'est au maïs que s'est intéressée la Commission d'enquête qui a visité douze exploitations de Maine-et-Loire mercredi et jeudi.
Calcul approximatif de la matière sèche
Après l'herbe, le maïs. Les conditions climatiques telles que le Maine-et-Loire les a connues - et les connaît encore - portent un lourd préjudice aux cultures. D'ores et déjà, on sait (voir Anjou agricole du 1er juillet) que les systèmes herbagers sont rudement touchés par la sécheresse. Le déficit de récolte atteint, en certains endroits, 45 voire 50 % et les éleveurs s'interrogent sur la façon dont ils nourriront leurs animaux. Lors du CDE (Comité départemental d'expertise) décision avait alors été prise de surseoir à la procédure de demande de reconnaissance en calamités agricoles afin d'attendre les résultats sur les maïs. Sage précaution.
Ne pas se fier aux apparences
Pour le maïs, les apparences sont trompeuses. Ce qui frappe, d'entrée, lorsque l'on s'avance dans les parcelles, c'est la situation hétérogène : des maïs hauts ici, des espaces vides là. Un véritable tableau en trompe-l'œil. Mais ce n'est pas tout. "On comprend très vite que le compte n'y est pas", indique Pascal Gallard, de la Chambre d'agriculture. Décamètre et calculette en mains, la Com-mission d'enquête, composée d'agriculteurs élus de la Chambre d'agriculture, de la FDSEA, de techniciens de la Chambre et de Gilles Ménard, de la DDT, a passé deux jours sur le terrain avant-hier mercredi dans le sud du département et hier jeudi sur la partie nord Loire. Objectif : estimer la récolte. Le comptage est sans équivoque : de 35 et jusqu'à 50 % de perte selon les endroits. Les épisodes pluvieux apparus depuis le 14 juillet n'ont pas véritablement redressé la situation sur des cultures dont le potentiel était déjà bien entamé. Le constat est sans appel : les rendements de maïs non irrigués seront bien en dessous des résultats habituels. Et la valeur des ensilages suscite, elle aussi, des inquiétudes : "Du vert et pas de grain, le rapport grain/tige risque de poser des problèmes de métabolisme", prévoit François Battais, technicien de la Chambre d'agriculture, qui conseille "d'entrer dans les parcelles et effectuer les comptages (voir encadré)".
44 % de perte en moyenneDans la parcelle de 6 hectares, juste en face de son exploitation, Jérôme Babin, à Saint-Hilaire-du-Bois, ne peut que constater les dégâts. Il pourra s'estimer content s'il obtient 5 tonnes de matière sèche. Hormis 50 mm tombés après la Fête nationale, ses terres n'ont pas vu d'eau depuis le 17 mars. Le binage n'a pas apporté grand chose. Sur l'autre parcelle de 2 hectares, "ça fera 6 tonnes de matière sèche en tout", est-il estimé. La moitié d'une année normale. Le même schéma se répète partout dans le département. Un taux pondéré de perte de 40 % au Fuilet, sur des terres argileuses pour un maïs semé le 12 mai après un RGI de 18 mois ; 42 à 43 % de perte pondérée à Saint-Léger-sous-Cholet ; 32 % à Saint-Georges des Gardes… l'éleveur fait ses comptes : "Il me faut 140 tonnes de matière sèche par an, je table sur une récolte de 90 tonnes cette année, j'en ai encore 30 en stock. Il me faudra en acheter 20". “Il aurait fallu semer trois semaines plus tôt, commente Jean-Paul Piet, un des membres de la commission d'enquête, mais, dans nos régions, semer début avril, c'est prendre le risque du gel. Si on avait su…". Plus on avance vers l'est du département, plus la situation s'aggrave. À l'issue de la journée de mercredi, la réalité s'inscrit, implacable :"44 % de perte en moyenne sur les six fermes vues".Pour la partie nord du département, la pluviométrie se suit à la trace. "Pour la région de Pouancé, commentait Pascal Gallard hier matin, on constate un énorme retard de végétation. Les épis sortent à peine et aucun comptage n'est possible. Si l'on s'en tient à la densité des pieds sur une parcelle de 16 hectares, on constate une perte de 45 à 50 % sur l'ensemble de la surface.
Faire valider les taux
Le Comité départemental d'expertise va se réunir mardi 2 août. "La volonté de la profession est de faire valider les taux constatés dans les champs visités", indiquent les agriculteurs. Au terme de cette réunion et après analyse des résultats constatés sur le terrain, des données de la DDT, des éléments techniques relevés par la Chambre d'agriculture, le comité transmettra, le 10 août, le dossier à la commission nationale. Celle-ci rendra son avis le 25 août. Si la reconnaissance en calamités agricoles est obtenue pour le département, il restera alors aux agriculteurs concernés à remplir leur dossier. Celui-ci se fera via télécalam, le site internet qui permet aux agri-culteurs de réaliser en ligne leurs demandes de reconnaissance au titre des calamités agricoles (http://mesdemarches.agriculture. gouv.fr/IMG/pdf/Plaquette_Telecalam_cle8e27af.pdf). Pour les 41 départements ayant déjà obtenu cette reconnaissance, le site est accessible depuis le 18 juillet.
M. L.-R.
Estimation au champ : rendement du maïs selon le nombre de grains au mètre carré
L’estimation du rendement au champ peut se baser sur le nombre de grains au mètre-carré (voir tableau). Les comptages de densité, du nombre d’épis par plante, du nombre de grains par épi, permettent l’estimation de ce nombre de grains au m2.1. Mesurer le nombre d'épis/m2.Compter le nombre d'épis sur un rang à un endroit adéquat de la parcelle. (par exemple : sur 12,50 m pour un semis à 80 cm d'écartement, ou sur 13,33 m pour un semis à 75 cm).2. Compter le nombre moyen de grains par épis.Prendre 10 épis successifs et, sur chaque épi compter le nombre de rangs, le nombre moyen de grains sur les rangs (ou tout au moins sur plusieurs rangs retenir les grains fécondés viables).3. Calculer le nombre de grains par m2.Le rendement/ha peut être évalué selon le nombre de grains/m2. Une fois que l’on connait le nombre de grain par m2 on peut utiliser la grille d’équivalence proposée par Arvalis afin d’obtenir le rendement en fourrage ( cf. Anjou agricole du 22 juillet, p. 7, tabl. 2). Le nombre de grains par m2 est le premier facteur de variation du rendement. Le rendement plante entière déterminé par le nombre de grains par m2 est ensuite à pondérer selon le gabarit de l’appareil végétatif. Une estimation du rendement proche de la récolte est toujours préférable. Naturellement, on a une idée plus précise du rendement si la récolte fourrage est pesée et le taux de MS plante entière estimé par analyse. Des bandes représentatives peuvent être aussi gardées et moissonnées afin de confirmer les estimations faites par des comptages.
Ne pas se fier aux apparences
Pour le maïs, les apparences sont trompeuses. Ce qui frappe, d'entrée, lorsque l'on s'avance dans les parcelles, c'est la situation hétérogène : des maïs hauts ici, des espaces vides là. Un véritable tableau en trompe-l'œil. Mais ce n'est pas tout. "On comprend très vite que le compte n'y est pas", indique Pascal Gallard, de la Chambre d'agriculture. Décamètre et calculette en mains, la Com-mission d'enquête, composée d'agriculteurs élus de la Chambre d'agriculture, de la FDSEA, de techniciens de la Chambre et de Gilles Ménard, de la DDT, a passé deux jours sur le terrain avant-hier mercredi dans le sud du département et hier jeudi sur la partie nord Loire. Objectif : estimer la récolte. Le comptage est sans équivoque : de 35 et jusqu'à 50 % de perte selon les endroits. Les épisodes pluvieux apparus depuis le 14 juillet n'ont pas véritablement redressé la situation sur des cultures dont le potentiel était déjà bien entamé. Le constat est sans appel : les rendements de maïs non irrigués seront bien en dessous des résultats habituels. Et la valeur des ensilages suscite, elle aussi, des inquiétudes : "Du vert et pas de grain, le rapport grain/tige risque de poser des problèmes de métabolisme", prévoit François Battais, technicien de la Chambre d'agriculture, qui conseille "d'entrer dans les parcelles et effectuer les comptages (voir encadré)".
44 % de perte en moyenneDans la parcelle de 6 hectares, juste en face de son exploitation, Jérôme Babin, à Saint-Hilaire-du-Bois, ne peut que constater les dégâts. Il pourra s'estimer content s'il obtient 5 tonnes de matière sèche. Hormis 50 mm tombés après la Fête nationale, ses terres n'ont pas vu d'eau depuis le 17 mars. Le binage n'a pas apporté grand chose. Sur l'autre parcelle de 2 hectares, "ça fera 6 tonnes de matière sèche en tout", est-il estimé. La moitié d'une année normale. Le même schéma se répète partout dans le département. Un taux pondéré de perte de 40 % au Fuilet, sur des terres argileuses pour un maïs semé le 12 mai après un RGI de 18 mois ; 42 à 43 % de perte pondérée à Saint-Léger-sous-Cholet ; 32 % à Saint-Georges des Gardes… l'éleveur fait ses comptes : "Il me faut 140 tonnes de matière sèche par an, je table sur une récolte de 90 tonnes cette année, j'en ai encore 30 en stock. Il me faudra en acheter 20". “Il aurait fallu semer trois semaines plus tôt, commente Jean-Paul Piet, un des membres de la commission d'enquête, mais, dans nos régions, semer début avril, c'est prendre le risque du gel. Si on avait su…". Plus on avance vers l'est du département, plus la situation s'aggrave. À l'issue de la journée de mercredi, la réalité s'inscrit, implacable :"44 % de perte en moyenne sur les six fermes vues".Pour la partie nord du département, la pluviométrie se suit à la trace. "Pour la région de Pouancé, commentait Pascal Gallard hier matin, on constate un énorme retard de végétation. Les épis sortent à peine et aucun comptage n'est possible. Si l'on s'en tient à la densité des pieds sur une parcelle de 16 hectares, on constate une perte de 45 à 50 % sur l'ensemble de la surface.
Faire valider les taux
Le Comité départemental d'expertise va se réunir mardi 2 août. "La volonté de la profession est de faire valider les taux constatés dans les champs visités", indiquent les agriculteurs. Au terme de cette réunion et après analyse des résultats constatés sur le terrain, des données de la DDT, des éléments techniques relevés par la Chambre d'agriculture, le comité transmettra, le 10 août, le dossier à la commission nationale. Celle-ci rendra son avis le 25 août. Si la reconnaissance en calamités agricoles est obtenue pour le département, il restera alors aux agriculteurs concernés à remplir leur dossier. Celui-ci se fera via télécalam, le site internet qui permet aux agri-culteurs de réaliser en ligne leurs demandes de reconnaissance au titre des calamités agricoles (http://mesdemarches.agriculture. gouv.fr/IMG/pdf/Plaquette_Telecalam_cle8e27af.pdf). Pour les 41 départements ayant déjà obtenu cette reconnaissance, le site est accessible depuis le 18 juillet.
M. L.-R.
Estimation au champ : rendement du maïs selon le nombre de grains au mètre carré
L’estimation du rendement au champ peut se baser sur le nombre de grains au mètre-carré (voir tableau). Les comptages de densité, du nombre d’épis par plante, du nombre de grains par épi, permettent l’estimation de ce nombre de grains au m2.1. Mesurer le nombre d'épis/m2.Compter le nombre d'épis sur un rang à un endroit adéquat de la parcelle. (par exemple : sur 12,50 m pour un semis à 80 cm d'écartement, ou sur 13,33 m pour un semis à 75 cm).2. Compter le nombre moyen de grains par épis.Prendre 10 épis successifs et, sur chaque épi compter le nombre de rangs, le nombre moyen de grains sur les rangs (ou tout au moins sur plusieurs rangs retenir les grains fécondés viables).3. Calculer le nombre de grains par m2.Le rendement/ha peut être évalué selon le nombre de grains/m2. Une fois que l’on connait le nombre de grain par m2 on peut utiliser la grille d’équivalence proposée par Arvalis afin d’obtenir le rendement en fourrage ( cf. Anjou agricole du 22 juillet, p. 7, tabl. 2). Le nombre de grains par m2 est le premier facteur de variation du rendement. Le rendement plante entière déterminé par le nombre de grains par m2 est ensuite à pondérer selon le gabarit de l’appareil végétatif. Une estimation du rendement proche de la récolte est toujours préférable. Naturellement, on a une idée plus précise du rendement si la récolte fourrage est pesée et le taux de MS plante entière estimé par analyse. Des bandes représentatives peuvent être aussi gardées et moissonnées afin de confirmer les estimations faites par des comptages.