Céréales
Une moisson prometteuse… sauf sur les prix
À quelques jours du grand rush, les orges et les colzas ont déjà ouvert le bal
en Maine-et-Loire. Cette semaine, le blé a pris la relève dans le département.
À l’heure où les orges d’hiver ont déjà disparu de certains secteurs, cette moisson 2009 s’annonce sous les meilleurs auspices : bonnes conditions de semis, un froid hivernal qui a permis de maîtriser la pression des maladies et ravageurs, de larges périodes d’accès aux parcelles dans de bonnes conditions pour la fertilisation et la couverture phytosanitaire. Ainsi, malgré un déficit hydrique global assez marqué, les blés ont bonne mine quelques jours avant la récolte. Peut-être le coup de chaud des dernières semaines aura fait perdre quelques quintaux dans des terres séchantes, plutôt au nord de la région où les cultures sont les moins avancées.
Des rendements à la hauteur
Les orges ont donné la couleur : il n’est pas rare de trouver des parcelles à 75 qx/ha, à relativiser toutefois devant une grande hétérogénéité allant de 55 à 80 qx/ha. Les PS tournent autour de 70. Les taux d’humidité se situent entre 12 et 14 %. « Les orges d’hiver de printemps sont la bonne surprise de cette année, avec une hausse de rendement d’environ 10 % par rapport à 2008 », indique Patrick Brémaud, de la CAPL. « Nous avons rentré principalement des orges brassicoles », précise-t-il.
Les colzas ne sont pas en reste, surtout comparés à l’année dernière. Les 30 qx/ha sont dépassés un peu partout avec des pointes pouvant atteindre les 40, voire 45 qx/ha.
Sur les premiers blés tendres, on serait sur des rendements de 65-70 quintaux. Terrena annonce des poids spécifiques assez élevés autour de 78-80 et un taux d’humidité de 14-15. Les surfaces d’orge progressent de 10 à 15 % selon les zones, selon Etienne Goiset, de Terrena. Le colza est en léger retrait de l’ordre de - 3 à - 5 % et quant au blé, les surfaces sont à peu près équivalentes à l’année passée.
Les prix ne sont pas à la hauteur
Mais ces bonnes prévisions ne doivent pas faire oublier les marchés, bien moins encourageants : les stocks sont plus importants d’environ 15 % que l’année dernière en blé et l’offre – visiblement nombreuse - de cette nouvelle récolte n’incite pas à faire monter les prix. Ainsi, en blé tendre, les prix d’acompte ne dépassent pas 110 €/t et certains OS peinent même à franchir 100 €/t. Les orges, quant à elles, plafonnent à 90 €/t tandis que le colza trouve preneur aux alentours de 250 €/t. « Les prix dépendent aussi de la stratégie des agriculteurs, indique Dominique Defay, président de la commission grandes cultures de la FRSEA. Les besoins en trésorerie risquent de les inciter à vendre le plus rapidement possible ou de les confier à l’OS avec paiement d’acompte. S’il n’est pas question de dire que le marché est encombré, la récolte 2009 cumulée aux stocks de l’année dernière ne jouent pas en notre faveur. Pour l’instant, car l’on sait déjà que la moisson sera inférieure à celle de l’an dernier dans beaucoup de régions du monde, y compris en Europe. »
Nicolas DURET
et Soizick Héloury