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Méthanisation
Une organisation collectivepour l'épandage de digestat

À Bellevigne en Layon (Faveraye Machelles), la Cuma Biolys gère l'épandage de digestat de deux unités de méthanisation, fédérant 82 adhérents.

C'est une organisation désormais bien rodée depuis 7 ans. Les adhérents de deux unités de méthanisation très proches, Vihiers et Montilliers, ont créé une Cuma commune, Biolys, dédiée à l'épandage des matières fertilisantes. Ils sont 47 adhérents pour Vihiers et 35 pour Montilliers. Grâce à cette mise en commun des moyens, ils ont pu investir dans un matériel performant pour assurer l'épandage d'une quantité importante de digestat : entre 100 000 et 120 000 m3 par an. La Cuma Biolys a été la première dans le département à s'équiper d'un automoteur d'épandage. La toute première machine, de la marque néerlandaise Vredo, est déjà amortie, après 7 000 heures de travail sur 5 ans. En 2023, la Cuma a investi dans un nouvel automoteur, de la marque allemande Holmer, équipée de deux matériels, selon les besoins : un enfouisseur pour les prairies au printemps, et un enfouisseur-déchaumeur utilisé, quant à lui, pour les épandages sur champ après moisson, en un seul passage. L'enfouisseur permet d'assurer une meilleure valorisation des digestats et d'éviter l'évaporation de l'ammoniac.

Conduite en crabe pour préserver les sols

L'investissement dans le Holmer s'élève à 650 000 €, avec les enfouisseurs, pour environ 90 000 m3 épandus par an. "Le gros avantage de cet automoteur, équipé d'un réservoir de 21 m3, c'est qu'il reste au champ. Il n'y a pas d'allers et venues à effectuer en cours de chantier", souligne le président de la Cuma, Jérémie Boutin, éleveur à Coron. L'automoteur est équipé de pneus d'un mètre de large, et roule en crabe à l'arrière, ce qui contribue à préserver les sols. Le débit de chantier peut atteindre "jusqu'à 110 à 120 m3/heure en fonction des chantiers", explique le salarié Alexis Leroy, aux commandes de l'automoteur avec un autre collègue.

Le fonctionnement ? Chaque jeudi, les adhérents émettent leurs demandes d'épandage auprès de la Cuma via une application, Agroptima, qui rend l'organisation fluide. Le vendredi, Alexis Leroy élabore son planning pour la semaine suivante. Le circuit des effluents a été réfléchi pour optimiser les déplacements : un camion citerne achemine les lisiers depuis les exploitations jusqu'aux unités de méthanisation. Au retour, il transporte le digestat, qu'il envoie dans des poches de stockage. Il en existe une dizaine, réparties sur l'ensemble du territoire du plan d'épandage. Les tonnes de la Cuma viennent ensuite s'approvisionner dans ces poches pour approvisionner l'automoteur au champ.

Le plan d'épandage pour les 82 adhérents s'étend sur 6 000 ha, mais en réalité, 3 000 à 4 000 ha sont réellement concernés chaque année. Durant les gros pics de travail au mois d'avril, ou lorsque les sols ne sont pas suffisamment portants, comme en ce mois de février, la Cuma fait appel à un prestataire extérieur pour réaliser de l'épandage au cordon. "Cette année, il a plu sur notre secteur entre 150 et 160 mm en janvier, indique Jérémie Boutin. Nous allons devoir commencer les chantiers par de l'épandage au cordon, avant de sortir l'automoteur lorsque les sols seront plus accessibles".

Gain de temps et mutualisation

Pour les éleveurs adhérents, ce système a l'avantage de faire gagner du temps de travail sur les exploitations en déléguant la gestion de leurs effluents, et de mutualiser la gestion des épandages entre les exploitations qui manquent d'éléments fertilisants et celles qui en ont trop. Le coût du chantier s'élève en moyenne à 5 €/m3. Mais en fonction de la quantité d'effluents fournie au méthaniseur et de la surface d'épandage, ce coût peut varier. Pour Jérémie Boutin, éleveur de bovins allaitants et de chèvres, l'épandage de digestat revient à 1 €/m3, une fois déduite la vente du méthane.

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