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Valoriser l'agriculture pour répondre au besoin en emploi de demain
Lors de l'assemblée générale de l'Adefa, suite aux résultats de l'Observatoire de l'emploi sur les besoins en emploi qualifié, une table ronde s'est interrogée sur la promotion des métiers dans l'agriculture.
L'agriculture a besoin de main-d'oeuvre. C'est le constat général qui ressort de l'étude prospective sur les besoins en emploi et en compétences pour les salariés de la production agricole horizon 2020 (voir ci-dessous). Un constat qui mène à une réflexion sur le recrutement et surtout sur la façon d'attirer de nouveaux candidats dans le secteur. Question à laquelle ont apporté des pistes de réflexion les intervants de la table ronde lors de l'assemblée générale de l'Adefa, le jeudi 18 avril.
Méconnaissance du métier
"Nous avons un problème d'attractivité de nos métiers", remarque Dominique Bouhier, président de l'Arefa des Pays de la Loire. Xavier Vinet, chef de service académique d'information et d'orientation va même plus loin "aujourd'hui les jeunes n'ont pas de représentation du métier d'agriculteur. Ou s'ils en ont une, elle reste malheureusement très archaïque : ils imaginent des paysans qui travaillent dans les champs pendant 80 heures." Selon lui, il faut donc revaloriser cette image et diffuser le message auprès des personnes qui influencent ces jeunes : "ce sont principalement les parents et les enseignants. Ces derniers peuvent aussi avoir des oeillères." Pour exemple, "Le savoir vert" est une publication qui référence toutes les formations et les métiers agricoles possibles dans la région. Cette documentation est distribuée à tous les professeurs dans les collèges et les lycées. D'autres moyens sont mis en oeuvre pour informer sur la profession. Le Cravi (Centre régional avicole) se lance dans la création d'un site internet ludique pour mieux connaître les professions rattachées à l'aviculture : "Il y a un manque d'éleveurs dans le secteur. Notre métier est peu connu. En plus, en aviculture, il y a plusieurs professions : de l'éleveur de volaille en chair à celui qui travaille en couvage... Ce sont tous ces métiers que nous voulons montrer à travers ce site." Celui-ci n'en est qu'à ses prémices et le centre cherche encore des financements.
Les jeunes ne sont pas la seule main d'oeuvre possible, les demandeurs d'emploi peuvent aussi se réorienter. Comme l'expliqe Danièle Coisne, chargée de mission Partenariats à Pôle emploi : "En fonction de leur capacité, et de leur mobilité professionnelle, nous nous devons d'orienter les demandeurs d'emploi vers des secteurs porteurs comme l'agriculture".
Pour former ces demandeurs d'emploi, des organismes les soutiennent financièrement comme Fafsea (Fonds d'assurance formation des salariés des exploitants et entreprises agricole). "Nous finançons le coût pédagogique d'une formation aux salariés en place et aux demandeurs d'emploi", rappelle Valérie Voisin, déléguée régionale du Fafsea des Pays de la Loire. D'ailleurs, celle-ci regrette que certains outils ne soient pas assez utilisés par les agriculteurs. Comme les POE (Préparations d'opération vers l'emploi). "On peut proposer des formations en fonction des besoins de l'employeur." La formation peut aller jusqu'à 400 h. Le programme sera fonction de la demande de l'entreprise. "Un tiers de ces formations s'effectue en entreprise." Cet outil est méconnu et "la filière doit le prendre en main", affirme Valérie Voisin.
L'apprentissage, un moyen de recruter et de former
Autre moyen pour former les salariés sur le terrain : l'apprentissage. Les arboriculteurs se sont emparés du sujet. "Depuis deux ans, on assiste à un renouvellement du verger, il y a un réel besoin de salariés. Dans ce secteur, on recrute de la main-d'oeuvre saisonnière que l'on forme sur le terrain", explique Hélène Paucet, animatrice du Syndicat de fruits du Maine-et-Loire. Face à ce besoin accru de salariat, les arboriculteurs souhaitent remettre en place une formation "en partenariat avec le Geiq". Le Geiq est un groupement d'employeur qui recrute des personnes en difficulté d'insertion pour les former en alternance. L'objectif pour les arboriculteurs : "nous espérons recruter sept à huit personnes en contrat de professionnalisation pour les former en un an."
Force est de constater que les outils existent pour promouvoir l'emploi en agriculture. "N'inventons rien en termes de structures, il nous suffit de les mettre en lien", conclut Claude Cochonneau, le président de la Commission paritaire régionale de l'emploi en agriculture.