Vente directe, bientôt les jours heureux ?
à Freigné, Mathilde et Denis Gemin commercialise une cinquantaine d’agneaux par an en vente directe. Cette année, la traditionnelle vente de Pâques n’a pas eu lieu. Pour repartir de plus belle à partir du déconfinement ?
Cette année, aucun agneau n’a été vendu en vente directe pour Pâques à la ferme Ty Mad’Bio. La logistique est apparue trop incertaine à Mathilde et Denis Gemin, éleveurs à Freigné (44). Cette commune, anciennement située dans le Maine-et-Loire, est dorénavant en Loire-Atlantique.
Vente directe
Denis Gemin s’est installé à la suite de ses parents, en 2006. Fin 2014, Mathilde Gemin l’a rejoint en apportant 25 ha des 67 de la ferme. 20 ha sont en prairies permanentes, entre 10 ha et 15 ha sont en céréales afin de nourrir les moutons, et le reste est en couvert et pâture. Sur la ferme, ce sont 300 brebis, un poulailler de 400 m2 et 0,5 ha de myrtilles qui occupent les agriculteurs.
« Toutes nos brebis de réforme sont commercialisées en vente directe ou pour la restauration collective, en merguez ou en saucisse », détaille Mathilde Gemin. Pour les agneaux, ce sont 15 % qui sont commercialisés à destination des particuliers. « On vend surtout l’été, lorsque les gens viennent cueillir les myrtilles dans notre verger, ils en profitent pour récupérer leur colis de viande sous vide ». La vente à la ferme représente « un réel plaisir de partager et d’échanger avec les consommateurs soucieux de ce qu’ils mangent et intéressés par notre travail ».
Changer la consommation
Cette année, la crise du Covid-19 a quelque peu chamboulé l’organisation de Mathilde et Denis Gemin. « Nous n’avions pas assez de visibilité sur la possibilité d’abattre ou non nos bêtes, sur la vente directe… Nous avons préféré attendre mai », témoigne l’agricultrice. Mathilde Gemin espèrent que les ventes reprendront de plus belle après le confinement. « Je n’ai pas encore lancé les ventes et j’ai déjà des commandes ! Les gens vont vouloir se réunir, et l’agneau est une viande festive », témoigne celle qui a grandi au sein d’une famille travaillant dans le milieu de la pêche, en Bretagne. Elle espère que les mentalités auront quelque peu évolué à la suite de cette crise. « On observait une tendance à la diminution de la consommation de viande. Mais ce n’est pas forcément un mal si les gens consomment moins, mais local. Il ne faut pas reprendre les mauvaises habitudes ». L’autonomie alimentaire, enjeu stratégique au regard des défis du 21e siècle, est de plus en plus prégnante dans les discours des hommes politiques, et de l’ensemble des citoyens. Simple effet de mode ou mutation profonde, « on espère que le confinement a fait réfléchir les gens par rapport à la provenance des aliments », admet Mathilde Gemin.
Article complet dans l'Anjou Agricole du 24 avril