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Bien-être animal
Vers la fin du broyage des poussins courant 2022

Dans un entretien au quotidien Le Parisien daté du 18 juillet, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a indiqué qu’il mettrait fin au broyage des poussins mâles dès le 1er janvier 2022.

© AA

Au 1er janvier 2022, « tous les couvoirs de poules devront avoir installé ou avoir commandé des machines permettant de détecter le sexe des poussins dans l'œuf, avant éclosion », a précisé Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. D’autres pays en Europe ont déjà pris ce type de mesures comme l’Allemagne (1er janvier 2022) ou encore la Suisse (depuis le 1er janvier 2020). En France, 
« le Conseil d'État sera saisi à la fin de l'été d'un projet de décret précisant ces nouvelles obligations », a assuré Julien Denormandie, et les appareils « devront obligatoirement être installés et mis en service dans le courant de l'année » dans les cinq couvoirs concernés. Selon lui, 
« les machines seront installées pour deux tiers de la production » du pays « dès la fin du premier trimestre 2022 ». Le broyage de poussins est une pratique qui a été très longtemps controversée. Elle est utilisée dans les couvoirs pour permettre aux industriels de se débarrasser des poussins mâles, réputés être trop chers à élever et peu rentables car moins fournis en viande. Il existe des alternatives à ce broyage, par l’intermédiaire d’une analyse hormonale des œufs. Via une ponction réalisée au laser, une analyse du taux de sulfates d'œstrone dans la coquille est réalisée : si ce taux est élevé, cela signifie que l'œuf sera femelle. « L'État accordera 10 millions d'euros sous forme de subventions, dans la limite de 40 % du montant de chaque investissement, dans le cadre du plan France Relance », pour que les couvoirs concernés puissent se mettre en conformité, a indiqué Julien Denormandie. Chaque année, ce sont environ 50 millions de poussins mâles qui sont, en France, éliminés à la naissance.

Qui va financer ?

Pour que le coût de l’investissement des nouvelles machines permettant l’ovosexage des poussins ne repose pas entièrement sur les couvoirs, « deux options sont sur la table », précise-t-on au ministère de l’Agriculture : La première est celle d’un fonds interprofessionnel qui sera financé par une cotisation. La seconde est celle de la contractualisation « y compris avec la grande distribution », en lien avec la loi Egalim 2. Cette contractualisation reposerait notamment sur la non-négociabilité du coût de production de la matière première agricole. « Il faut tenir compte de l’investissement au départ mais aussi des coûts d’utilisation comme la main d’œuvre », précise-t-on au ministère. Ce dernier estime, selon le matériel utilisé (machine simple ou complexe) et le mode d’élevage, entre 1 et 4 centimes le surcoût global qu’engendrerait cet ovosexage pour une boîte de six œufs, vendue au consommateur. Le ministère avait semble-t-il prévu cette réforme avant la mise en place du Plan de relance, puisque les 10 millions d’euros qui vont en partie servir à financer ces machines ont été « provisionnés », concède une source proche du ministre. Reste à déterminer ce que vont devenir les œufs détectés comme étant des mâles ? Vont-ils être couvés pour développer une filière coquelet ou bien être transformés en protéines animales transformées ? Le ministère ne se prononce pas pour le moment sur ce sujet. La France est soutenue dans sa démarche par l’Allemagne, la Belgique, l’Irlande, l’Autriche, l’Espagne, le Luxembourg et le Portugal qui se sont « associés » aux demandes de Julien Denormandie. Il faut ajouter « le Danemark, Chypre et la Finlande dont le soutien est pour le moment oral », indique-t-on dans l’entourage du ministre.

Réactions
Le CNPO : interprofession des œufs
« Les professionnels français des œufs sont d'ores et déjà en ordre de marche pour réaliser tous les aménagements et investissements nécessaires et compte-tenu des délais serrés, feront le maximum pour respecter les échéances annoncées. Le CNPO tient à souligner que la mise en place et l'application de ces techniques de pointe a un coût élevé : outre les 15 millions d'euros d'investissements nécessaires pour l'équipement des couvoirs, la filière a évalué à 64 millions d'euros par an, les frais de fonctionnement à supporter par les éleveurs, soit 4% du CA annuel de la filière. À ce titre, elle salue l'aide au financement des investissements des couvoirs sur laquelle le ministre s'est engagé, dans le cadre du Plan de Relance. Cependant, elle souligne que l'application de ces nouvelles techniques aura des répercussions inévitables sur le coût de production des œufs et des ovoproduits. »
La Confédération Française de l’Aviculture (association spécialisée de la FNSEA)
« Les éleveurs ne paieront pas la note ! La répercussion de l’ensemble de ce surcoût aux consommateurs est un préalable au déploiement des différentes méthodes. Cette démarche doit créer de la valeur et non en détruire. »
 
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