Syndical
Viande bovine : les éleveurs réclament toujours des hausses
Les producteurs de viande se mobilisent encore et toujours un peu partout en France depuis fin août.
En Maine-et-Loire, après avoir alerté les pouvoirs publics et les politiques lors de rencontres sur le terrain, après avoir informé les consommateurs lors d’opérations de stickage des produits sur :
- les distorsions de concurrences avec les viandes d’importation ne répondant pas aux mêmes exigences ;
- les marges abusives de la grande distribution ;
- la nécessaire augmentation des prix à la production ;
lundi, les producteurs ont demandé et obtenu le blocage de la cotation de Cholet.
Mardi, suite à une intervention maladroite du représentant de la Draf qui reprochait la présence d’éleveurs, ceux-ci ont, pour la deuxième fois, interpellé vertement les responsables des cotations régionales “entrée abattoir” afin d’obtenir une augmentation significative des cours. Ils ont averti les intervenants que sans répercussion immédiate sur les prix payés aux producteurs, les actions s’intensifieraient auprès de la distribution mais se porteraient aussi sur les autres acteurs que sont les abattoirs eux-mêmes. La cotation, finalement, n’a pas eu lieu (voir encadré).
Les actions des producteurs angevins ne sont pas isolées. En Pays de la Loire, les cinq départements ont connu des actions en grande surface depuis plusieurs semaines. En Mayenne, dimanche soir, 150 producteurs ont bloqué, pendant plusieurs heures, l’abattoir d’Évron. À l’appel de la FDSEA et de JA de la Mayenne et de la Sarthe, les éleveurs se sont retrouvés devant la Socopa d’Évron, une ultime mise en garde du groupe Bigard sur les prix désastreux payés aux producteurs de viande bovine.
Le bilan global en France se résume par la multiplication d’actions dans 42 départements et d’actions régionales en Limousin, Lorraine-Grand-Est, Midi-Pyrénées, et Rhône-Alpes.
S.D.
Cotation viande bovine
Après la hausse, le blocage
Alors que mardi 5 octobre, la cotation France Agrimer avait acté la demande des éleveurs de coter les gros bovins à la hausse (5 centimes en moyenne sur les différentes catégories), la cotation du mardi 12 octobre s’est passée très différemment. « La cotation s’est très mal passée, explique Alain Denieulle, le représentant de la Frsea à la cotation. Les remontées des informations d’abattage donnaient des baisses partout et parfois importantes, de l’ordre de 7 à 10 centimes pour certaines catégories. Les représentants des producteurs ont demandé une hausse, comme la semaine dernière, mais le représentant de France Agrimer, considérant les trop gros écarts entre les remontées et notre demande, a refusé net ». Il n’y a donc pas eu de cotation cette semaine. « Nous sommes très en colère, ajoute Alain Denieulle, il est impératif que les prix à la production remontent, et vite. Nous allons continuer la pression sur tous les acteurs de la filière, sur les distributeurs, d’abord, mais les entreprises doivent s’attendre à des rapports beaucoup plus tendus avec les producteurs dans les jours qui viennent. Nous ferons aussi en sorte que les cotations en vif arrêtent de faire baisser les prix. Nous sommes au bout du rouleau sur un plan économique, mais très déterminés sur un plan syndical ».
Jean-Paul Goutines, Frsea