Volailles festives : à quelle sauce vont-elles être mangées ?
Oies, chapons, dindes, canards... Les productions de volailles festives sont en suspens, dans l’attente des consignes gouvernementales pour Noël.
Oies, chapons, dindes, canards... Les productions de volailles festives sont en suspens, dans l’attente des consignes gouvernementales pour Noël.
Le réveillon de Noël s’approche à grands pas. Cette année, pas d’euphorie à l’approche des fêtes de fin d’années. Le gouvernement n’a toujours pas annoncé de mesures, et le flou persiste. Les producteurs de volailles festives misent pourtant sur une consommation convenable de leurs produits, à condition que les restaurants ouvrent et que Noël conserve un aspect festif dans les familles.
Noël, juge de paix
« Depuis le premier confinement, on navigue à vue. J’ai quelques commandes, mais les clients attendent pour le moment », dévoile Loïc Rompillon, éleveur de dindes, chapons et poulets plein air à Saint-Mathurin-sur-Loire, en vente directe. Pour l’éleveur, qui réalise 20 % de son chiffre d’affaires à l’occasion de Noël, ce sont les fêtes de fin d’année qui seront les juges de paix de son exercice. « On peut espérer que les gens commandent par solidarité, ou tout simplement pour se faire plaisir ». Mais si les familles ne peuvent pas se regrouper, la demande se fera peut-être sur des produits plus petits, comme les poulets, ou des pièces découpées.
« On essaye d’anticiper cela, on va sûrement proposer des produits à la découpe », dévoile Daniel Frappreau, éleveur d’oies sous l’IGP Oies d’Anjou et administrateur Terrena. Situé à Trémont, son élevage sort 1 660 oies par an, vendues en décembre. « Le cycle de l’oie dure de mars à la fin de l’année, où tout part à Galliance ». Une oie pèse environ 4 kg, et représente un repas pour 6 à 8 personnes. Si les oies sont écoulées à hauteur de 35 % dans les GMS, le reste part dans le circuit du marché traditionnel (boucheries, restaurateurs...). Les 14 éleveurs de l’IGP écoulent ainsi 28 000 oies. L’oie est un produit qui ne se consomme pas après les fêtes de fin d’année, ou très peu. Si les produits ne sont pas écoulés durant cette période, les pertes seront importantes. Mais Daniel Frappreau tient à rassurer les éleveurs : « a priori, ce ne seront pas les éleveurs qui assumeront le coût de la perte. Puisque nous avons un contrat de reprise avec Terrena et Galliance, ce sera à ces entreprises de trouver des solutions ». S’il espère que la quasi-totalité de la production sera écoulée, l’aviculteur craint pour les retombées à moyen terme sur la filière.
Le foie gras en danger ?
Du côté de la famille Maudet-Cousin, les trois derniers mois de l’année représentent 70 % du chiffre d’affaires de l’exploitation, située à Nueil-sur-Layon. Ici sont réalisés foies gras, conserves, produits frais et autres mets. Jean-Frédéric Cousin, sa femme Annabelle Maudet et leurs 2 salariés élèvent et transforment 6 000 canards par an. « Nous livrons les restaurants, les boucheries, les épiceries… Nous avons également de la vente aux particuliers à travers les drives fermiers et de la vente à la ferme », détaille Jean-Frédéric Cousin. Autant dire que l’activité restauration, l’une des principales, est à l’arrêt complet. « De nombreuses réunions de famille ont été annulées également. Comme d’habitude, nous recevrons quand même du monde durant les week-ends. Mais le carnet de commande tarde à se remplir ». D’ordinaire, les commandes sont pleines pour le mois de décembre avant la mi-novembre. Cette année, il n’y a que 50 % des commandes qui ont été effectuées.. Ainsi, l’année 2020 risque de se compliquer pour ces aviculteurs, dont les fêtes de fin d’année rythment l’activité. En attendant, les volailles se confinent également, pour éviter un autre virus : l’influenza aviaire.
Article complet dans l'Anjou Agricole du 20 novembre.