Aller au contenu principal

150 jours pour bichonner le chapon de Noël

A Longuenée-en-Anjou, Romain Beaupère élève des chapons Label Rouge Les Fermiers d’Ancenis, pour la coopérative Terrena. Une conduite d’élevage bien particulière pour cette volaille festive réputée pour la tendreté de sa chair.

Romain Beaupère élève des chapons pour les fêtes de fin d’année. Ses chapons seront abattus à 155 jours exactement. Ils sont en finition actuellement, en bâtiment et à la lumière naturelle, pour assurer leur bien-être.
Romain Beaupère élève des chapons pour les fêtes de fin d’année. Ses chapons seront abattus à 155 jours exactement. Ils sont en finition actuellement, en bâtiment et à la lumière naturelle, pour assurer leur bien-être.
© AA

« Nous recevons des poussins de 40 grammes en été, et nous devons les élever pour en faire de beaux sujets de 4 à 4,4 kg. Tout cela en 150 jours d’élevage minimum », explique Romain Beaupère, éleveur de volailles au sein du Gaec Hallay-Holstein.  Avant de se retrouver sur les tables (au nombre de convives réduit cette année), ces volailles d’exception auront été l’objet de toutes les attentions.
Tout commence au mois de  juillet, lorsque l’éleveur reçoit le lot initial de 4 400 poussins mâles d’un jour. Cet été, ils ont débarqué le 16 juillet à la ferme. «  Pendant les 28 premiers jours, on les démarre comme un lot de poulets Label classique. La densité est alors de 11 animaux/m2 », détaille l’éleveur. « Comme pour toutes les volailles, le démarrage est essentiel. La conduite, aux Fermiers d’Ancenis, se fait sans antibiotique ».


Une sélection sévère
Au 28eme jour, la conduite d’élevage devient spécifique, puisque c’est le moment où a lieu l’opération de castration (ou chaponnage), réalisée par une entreprise spécialisée et supervisée par un vétérinaire. Sur les 4 400 mâles reçus, seuls  environ 3 000 sont chaponnés, les 1 400 autres resteront en  coqs. Les bâtiments sont séparés en
4 cases, 3 accueillant les chapons et la 4ème, les coqs. Chaque catégorie aura d’ailleurs son parcours extérieur dédié.
A 35 jours, les chapons sont autorisés à se dégourdir les pattes dans le parcours de  10 000 m2. Cette année, en raison de l’influenza aviaire, Romain Beaupère aurait dû claustrer ses animaux à partir de mi-novembre. L’exploitation a obtenu une dérogation, sur prescription vétérinaire, pour les laisser sortir sur une surface réduite (2 000 m2).  
Ensuite, vers 80 jours d’élevage, l’éleveur, aidé d’une équipe de 6 personnes, procède à un tri. Les 3 000 chapons sont palpés et examinés à la main, un par un. La sélection est sévère, pour ne garder que les meilleurs candidats aux tables de fêtes. « On en garde 2 500.  On sélectionne ceux qui ont les critères phénotypiques du chapon ».
A 84 jours, les 1 400 coqs et les 500 chapons non sélectionnés lors du tri sont abattus et vendus en poulets Label. Il reste alors les 2 500 chapons finalistes dans les bâtiments. La densité maximale autorisée est de 6,25 animaux/m2. L’alimentation est composée à
75 % au minimum de céréales.
Le processus de sélection ne s’arrête pas là. à 125 jours, un technicien d’élevage vient sur l’exploitation pour effectuer un comptage des “faux chapons”. Ceux qui ont les critères phénotypiques du coq - rougeurs, barbillons et crête -, ne seront pas abattus comme chapons. « Cette année, on n’en a eu aucun de repéré, confie Romain Beaupère. Cela prouve que les équipes de chaponnage ont très bien fait leur travail ! ».
A 133 jours, une pesée manuelle de 100 sujets est effectuée, ce qui va fournir une indication sur le poids moyen du lot. Et enfin, dernière étape, 15 jours avant l’abattage, claustration obligatoire pour la phase de finition. « On monte à 80 % de céréales dans l’alimentation en fin de croissance », précise Romain Beaupère.
Le chapon est une production plutôt rémunératrice, par rapport au poulet Label élevé en 81 jours. Des coûts supplémentaires et le temps de travail sont bien sûr à prendre en compte (vaccination, chaponnage, tri, enlèvement du lot non chaponné, surveillance au quotidien...). Mais pour ce mets d’exception, le jeu en vaut la chandelle.
S.H.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

A l'EARL le Pont Montreuil, à Châtelais : Thomas Jolly, conseiller territoire à la Chambre d'agriculture, Alexandre Mosset, chargé de mission agriculture et environnement à Anjou Bleu Commmunauté, Marc, conseiller agricole en recherche d'une exploitation et l'agriculteur Jean-Claude Fournier. "Je suis prêt à faire un parrainage si le jeune le souhaite", a souligné le futur cédant.
Un premier agribus en Segréen pour visiter des fermes à reprendre

Vendredi 21 mars, la Chambre d'agriculture et Anjou Bleu Communauté ont organisé le premier agribus en Maine-et-Loire. Un…

Qui sont les nouveaux agriculteurs ?

Alors que le renouvellement des générations est un enjeu majeur, l'Esa a mené l'enquête Agrinovo, sur les nouveaux…

En matière de phytosanitaires, le SRAL attire l'attention des agriculteurs sur l'absence d'équipements de protection individuels, des pulvérisateurs non contrôlés et sur les conditions d'emploi des produits.
Un bilan des contrôles qui va dans le bon sens

Vendredi 21 mars, le Préfet a réuni la profession agricole et tous les services de l'Etat pour faire un bilan des contrôles…

Olivier Brault succède à Régis Alcocer

Le vigneron Olivier Brault, installé à Brissac Loire Aubance, préside désormais les Caves de la Loire, pour deux années avant…

Anne Mahé, directrice de la fédération Groupama49, Jacques Blondet et Dylan Mortier, préventeur des risques naturels à la caisse régionale de Groupama.
Anticiper le risque inondation
Afin de mieux maîtriser les coûts de sinistres et d'anticiper les risques, Groupama initie des actions de prévention sur le…
Dans le clos de vigne associative de la Pierre à Fourneau, à Saint-Florent-le-Vieil : André Retailleau, vice-président de l'association Vigne et patrimoine du Montglonne, Daniel Thibault, trésorier adjoint et responsable des travaux et Roland Chevalier, viticulteur à la retraite et vice-président.
St-Florent adopte le cépage Floréal

À Saint-Florent-le-Vieil (Mauges-sur-Loire), l'association Vigne et patrimoine du Montglonne (VEPDM) a replanté une vigne dans…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois