Avant la moisson, penser à l’échange
L’échange paille-fumier permet de procéder à une transaction gagnant-gagnant. Exemple avec Alexandre Ménard et Nathalie Langereau, agriculteurs à La Pouëze et au Louroux-Béconnais.
L’échange paille-fumier permet de procéder à une transaction gagnant-gagnant. Exemple avec Alexandre Ménard et Nathalie Langereau, agriculteurs à La Pouëze et au Louroux-Béconnais.
Les échanges de paille contre du fumier sont pratiqués depuis des décennies dans les exploitations. La nécessité, le bon sens paysan et la confiance sont la base d’un échange réussi.
Partir d’un problème
« Sur notre exploitation, nous avions besoin d’un complément azoté. Et c’est mieux d’apporter de la matière organique que des intrants de synthèse », explique Alexandre Ménard, agriculteur à La Pouëze. Sur son exploitation de 170 ha, où il est associé avec son père, plus de 100 ha sont en cultures. Les ateliers porcin et bovin ne suffisent pas à apporter suffisament de matière organique. « Au niveau de la paille, nous avions assez. Donc nous avons mis en place un échange de paille contre du fumier avec une éleveuse voisine de quelques kilomètres ». Cette voisine, c’est Nathalie Langereau, agricultrice au Louroux-Béconnais. « Je me suis installée en 1997, sur 90 ha. J’ai toujours la même surface, avec des charolaises et 2 poulaillers. Je n’ai pas la place d’épandre mes effluents ». De plus, l’exploitation de l’éleveuse est classée IED, limitant drastiquement ses possibilités d’apports organiques. La paille étant à plus de 100 €/t, Nathalie Langereau a rapidement dû trouver une solution. C’est en partant de ces deux situations que l’échange a démarré, entre le père d’Alexandre Ménard et Nathalie Langereau, il y a 20 ans.
Pour créer une opportunité
Ainsi, chaque année, Alexandre Ménard et Nathalie Langereau procèdent à un échange de 360 tonnes d’effluents de volaille contre 200 tonnes de paille. L’éleveuse vient aider à rouler la paille, et prend en charge le pressage, pour un coût de 7,50 €/t. Alexandre Ménard, pour sa part, vient aider Nathalie Langereau au moment du curage des bâtiments des volailles. La paille est utilisée comme paillage, à raison de 5 kg/m2. « Je pourrais mettre des copeaux de bois, mais cela me reviendrait bien trop cher », détaille l’avicultrice. Même constat pour l’éleveur : « les intrants de synthèse sont trop onéreux ». Ainsi, des problématiques d’exploitations ont su être transformées en opportunité économique par les deux exploitants, en permettant également de créer du lien social.
Article complet dans l'Anjou Agricole du 19 juin