Aller au contenu principal

Végétal
Cannabis thérapeutique : une opportunité à saisir

Dans son rapport sur l’usage thérapeutique et bien-être du cannabis, le député Jean-Baptiste Moreau explique en quoi le cannabis thérapeutique peut être une opportunité pour les agriculteurs français.

Le laboratoire Hemp-it ADN attend le feu vert du Gouvernement pour axer la sélection variétale sur le CBD.
© Hemp-it

Une expérimentation du cannabis thérapeutique « débutera au plus tard le 31 mars prochain », a annoncé, début mars, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). L’expérimentation de deux ans évaluera les vertus médicales de la plante. Paradoxe, il est interdit en France de faire pousser et de transformer la fleur de cannabis… Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse, rapporteur d’une mission parlementaire sur l’usage thérapeutique et bien-être du cannabis* s’insurge de cette situation. « Aujourd’hui, vous ne pouvez pas en France extraire la fleur de chanvre et en extraire des molécules dont le CBD. Pourtant, cette molécule n’a pas d’effet psychotrope. Le CBD est un relaxant musculaire », souligne le député LREM.
En novembre, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé illégale l’interdiction de la commercialisation du  cannabidiol en France.

« Soit on produit en France du CBD, ce qui créera de l’emploi sur notre territoire, donnera un revenu supplémentaire aux agriculteurs. Soit on va se contenter d’importer… Mais de toute façon, le CBD va être commercialisé dans notre pays. »
 

« Pour être conforme aux règles européennes, la France a l’obligation d’accepter la commercialisation des produits à base de CBD issu de la fleur de chanvre. » Auparavant, seule, la consommation du CBD de synthèse était autorisée. Dans son rapport, Jean-Baptiste Moreau préconise la réécriture de l’arrêté de 1990 qui interdit la commercialisation de CBD produit à base de plantes. « Soit on produit en France du CBD, ce qui créera de l’emploi sur notre territoire, donnera un revenu supplémentaire aux agriculteurs. Soit on va se contenter d’importer… Mais de toute façon, le CBD va être commercialisé dans notre pays. » Pour le parlementaire, cette réécriture doit se faire « dans le sens où les agriculteurs doivent pouvoir produire du cannabis et les industriels doivent pouvoir l’extraire, le transformer et le mettre dans des crèmes cosmétiques, dans des huiles, dans des gélules de complément alimentaire… »
Il voit, dans la commercialisation du CBD, une opportunité sans déstabiliser les filières chanvres traditionnelles.
« L’exploitation de la fleur est un usage complémentaire.  Il y a un intérêt économique. Avec le CBD, c’est l’occasion de recréer de l’emploi avec des substances qui ne sont pas des drogues. » Jean-Baptiste Moreau espère qu’un décret sorte le plus rapidement possible. « Le décret serait la meilleure solution : quand il sort, le lendemain, les agriculteurs peuvent cultiver… »

* Les propos du député Jean-Baptiste Moreau ont été recueillis lors d’une intervention dans une émission Youtube #Villagesemence.

 


Hemp-it ADN attend le feu vert du Gouvernement


Face à ce flou juridique, difficile pour Hemp-it ADN de se positionner. Lancée en 2019, Hemp-it ADN, basée à Beaufort-en-Vallée est l’entité économique dédiée à l’innovation variétale et à la création variétale de la coopérative Hemp-it et de la Fédération nationale des producteurs de chanvre (FNPC). Il s’agit d’un laboratoire de biologie moléculaire. Hemp-it investit plus de 15 % de son chiffre d’affaires dans l’innovation variétale du chanvre. « Cette nouvelle activité a pour objectif de créer les nouvelles variétés pour les marchés de demain », explique le président de la coopérative Jacques Martin. Aujourd’hui, le laboratoire travaille exclusivement sur des variétés pour le chanvre industriel. La coopérative voit aussi une opportunité d’ouverture de nouveaux marchés en cas de légalisation de la production de cannabis thérapeutique en France. « Nous avons tous les outils pour axer la sélection variétale sur le CBD. » D’ailleurs, certaines variétés disponibles dans le catalogue d’Hemp-it sont déjà utilisées pour la production de cannabis thérapeutique dans d’autres pays. « En moyenne, il faut 8 à 10 ans pour sortir une nouvelle variété. Il ne faut pas trop attendre si l’on veut trouver notre place sur le marché… », souligne le président de la coopérative qui craint qu’Israël s’empare du marché français. Surtout qu’en mai 2020, le Gouvernement israélien a autorisé les producteurs locaux de cannabis à exporter.

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Royale, de la SCEA Gaborit, à Maulévrier.
La grande championne jersiaise est Royale
Parmi les prix reçus par les éleveurs angevins au Salon de l'agriculture, celui de la grande championne a été attribué à Royale,…
Alors que les conditions météo ont rendu difficile l'accès aux parcelles agricoles, cette mesure doit permettre de réaliser les travaux d'entretien dans les semaines à venir, et jusqu'au 15 avril.
Les haies peuvent être élaguées jusqu'au 15 avril

La FDSEA et les JA49 ont obtenu le report de la date d'interdiction de taille des haies.

Cédric Lioton, conseiller agronomie à CerFrance 49, a présenté les principes de l'agriculture régénératrice.
Des pistes pour faire remonter le taux de matière organique

CerFrance 49 organisait cette semaine plusieurs formations pour les agriculteurs ayant souscrit des MAEC. Avec un fil rouge, l…

A l'EARL le Pont Montreuil, à Châtelais : Thomas Jolly, conseiller territoire à la Chambre d'agriculture, Alexandre Mosset, chargé de mission agriculture et environnement à Anjou Bleu Commmunauté, Marc, conseiller agricole en recherche d'une exploitation et l'agriculteur Jean-Claude Fournier. "Je suis prêt à faire un parrainage si le jeune le souhaite", a souligné le futur cédant.
Un premier agribus en Segréen pour visiter des fermes à reprendre

Vendredi 21 mars, la Chambre d'agriculture et Anjou Bleu Communauté ont organisé le premier agribus en Maine-et-Loire. Un…

En matière de phytosanitaires, le SRAL attire l'attention des agriculteurs sur l'absence d'équipements de protection individuels, des pulvérisateurs non contrôlés et sur les conditions d'emploi des produits.
Un bilan des contrôles qui va dans le bon sens
Vendredi 21 mars, le Préfet a réuni la profession agricole et tous les services de l'Etat pour faire un bilan des contrôles…
Jeudi 6 mars, Armelle Vinet animait une session de formation de taille hivernale de jeunes haies à Longué-Jumelles.
Tailler les jeunes haies pour former de bon brise-vent
Entretenir sa haie est primordial dès les premières années pour garantir un bon enracinement. Des formations de taille hivernale…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois