Aller au contenu principal

Défendre le cidre à la française

Les producteurs de cidre ligériens se battent pour conserver leurs parts de marché, face à un projet d'harmonisation des normes européennes.

© anjou agricole

Avec une récolte de 32 000 T de pommes à cidre ou à jus dans les Pays de la Loire en 2023, le volume de production est en baisse de 15%. Une tendance qui se vérifie à l'échelle nationale (185 000 T contre 221 000T en 2022) et qui s'explique par de mauvaises conditions à la floraison et un excès de chaleur en fin de campagne qui a accéléré la maturité des fruits. "Jusqu'à fin août, la campagne s'annonçait très belle, rappelle Denis Rouland, le président de Cidres de Loire. Mais les semaines suivantes ont dégradé le résultat". Au final, si le volume est en baisse, ce n'est pas le cas de la qualité, grâce au travail des producteurs dans le tri de leurs fruits.

Montée en gamme

L'adaptation des vergers au climat n'est que l'un des enjeux auxquels est confrontée la filière. Le marché du cidre "est loin d'être euphorique". " Nous constatons une baisse de 4% de nos parts de marché, note Laurent Guillet, vice-président de l'association. Essentiellement dû à la diminution de la consommation du cidre de table, majoritairement par un public plus âgé. En revanche, nous progressons de +2% en valeur : ceci grâce à la montée en gamme de nos produits". Les cidriculteurs innovent avec notamment les cidres bouchés, les cidres élevés à la méthode champenoise ou encore le cidre de glace. "Ce dernier existe depuis longtemps au Québec, souligne Laurent Guillet. Il s'agit d'un produit issu de la fermentation de moûts cryoconcentrés. Cela donne un liquoreux plat qui se marie bien avec le foie gras ou une tarte tatin. Mais peu le produisent en France". Sur un chiffre d'affaires de 465 millions d'€ (en 2022), le secteur constate une progression des jus de pommes (110 millions d'€). "C'est une tendance de fond, admet le responsable des établissements Guillet frères. Le jus de pomme est le troisième jus consommé en France après l'orange et le multifruits. Mais c'est le seul qui peut répondre à l'attente des consommateurs sur des produits de proximité".

Harmonisation européenne

Les producteurs de cidre se battent pour conserver leur marché, principalement français, avec des charges qui ont augmenté (+35% de hausse en deux ans sur le prix des bouteilles en verre, prix du bouchon multiplié par deux,...). Et une concurrence qui pourrait arriver d'autres pays du Nord de l'Europe, producteurs de cider. "Un projet d'harmonisation européenne sur les normes de fabrication du cidre envisage de fixer à 50% le pourcentage de pommes dans un cidre, explique Denis Rouland. Or, en France, la norme est de 100% alors qu'au Danemark, ils utilisent 5% de concentrés de pommes. Cette différence est liée à des méthodes de fabrication différentes. Et elle donne des produits au goût différent." Pour défendre "un cidre à la française", l'interprofession du cidre a créé un groupe parlementaire européen pour appuyer ses arguments. Elle espère obtenir gain de cause afin que l'appellation cidre ne soit attribuée qu'à des produits uniquement à base de fruits. "Sinon, cela risque d'apporter de la confusion aux consommateurs", insiste le président de Cidres de Loire.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Nicolas Le Labourier, de Quatuor Transactions et Gwenaëlle Durand, de Cerfrance Maine-et-Loire, ont évoqué l'accompagnement à la transmission d'entreprise effectué par les deux structures partenaires.
Après 2 années favorables,  des temps plus compliqués
Cerfrance Maine-et-Loire a dressé la semaine dernière un bilan des résultats économiques de l'année 2023, les tendances pour l'…
Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois