Du sorgho ensilage pour pallier le manque d’eau
La ferme expérimentale des Trinottières a organisé, mercredi 9 septembre, un bout de champ sur 3 variétés de sorgho BMR.
La ferme expérimentale des Trinottières a organisé, mercredi 9 septembre, un bout de champ sur 3 variétés de sorgho BMR.
La ferme expérimentale des Trinottières, à Montreuil-sur-Loir, a testé, cette année,
3 nouvelles variétés de sorgho BMR (Brown mid rid = nervure brune centrale) : la Buffalo, la Phoenix et la Big Dragoon, du spécialiste des semences fourragères Semental.
« Le sorgho ensilage est peu ligneux, riche en sucre et pauvre en amidon. C’est un bon complément du maïs ensilage », précise Manon Gillier, responsable des Trinottières. Ce fourrage améliore l’efficacité alimentaire du maïs et évite l’excès d’amidon, sans baisser la concentration énergétique.
Autre atout indéniable de la culture : sa résistance aux fortes chaleurs et au manque d’eau. Un maïs arrête sa croissance à 30°C, alors que le sorgho produit jusqu’à 40°C. Aux Trinottières, 10 hectares ont été semés les 7 et 8 mai derrière un maïs grain, à l’aide d’un semoir à maïs avec des disques sorgho. Le responsable de culture de la ferme expérimentale, Christian Moineau, y voit aussi un autre intérêt : « cela permet d’étaler la période de semis. On sème le maïs à la mi-avril et le sorgho du 5 au 15 mai. » « Les conditions étaient optimales, avec un sol à 14°C », précise Manon Gillier. La densité ? 180 000 graines/hectare.
Moins de tours d’eau
Avec l’été chaud, le sorgho ensilage a prouvé ses avantages cette année. « Sa densité racinaire plus importante permet de mieux explorer le sol », explique la responsable de la ferme. Pour cette culture, l’irrigation ne doit pas être gérée comme pour un maïs. Cette été, le sorgho des Trinottières a eu besoin d’être irrigué 2 fois : 2 fois x 30 mm. « Avant la floraison », précise Christian Moineau. Un apport d’eau fin juillet et un autre début août. « Pour comparasion, on compte 6 passages de 25 mm en maïs, cette année », précise Manon Gillier.
Aujourd’hui, la ferme expérimentale s’alimente en eau dans le Loir. Elle n’a pas eu de restrictions cette année. « Avec les chaleurs qu’on subit d’année en année, on va avoir de plus en plus de restrictions. Le sorgho me semble une bonne culture pour pallier ce manque. »
L’implantation de ces nouvelles variétés est concluant pour le responsable de culture. « Nous n’avons eu aucun problème de verse, contrairement à d’autres variétés que nous avons pu utiliser auparavant. » La ferme a fait le choix de variétés précoces. « La plus précoce est la Buffola, ensuite la Phoenix et la Big Dragoon », explique Christian Moineau.
« Avec des maïs tardifs, on pourrait récolter les deux en même temps pour ne faire qu’un seul silo », imagine la responsable des Trinottières.
Auparavant, Christian Moineau déplorait le manque de produits de désherbage en prélevée. « Depuis, des produits existent et ça marche bien. En complément, je continue le binage. »
Difficile encore d’estimer les rendements. La récolte est prévue autour du 24 septembre. Les estimations sont très variables. « Semental annonce 14 tMS/ha. J’estime que ce sera moins : 11 tMS », note Manon Gillier. Verdict fin septembre...