Aller au contenu principal

Productions spécialisées
France Champignon a su rebondir

Oubliée l’année noire 2020. Gros employeur du Val de Loire, le groupe France Champignon relève la tête et reste le seul producteur de champignons en conserve français.

David Morange, directeur général de France Champignon et Julien Guérin, directeur des cultures, sur le site de Longué-Jumelles.
© AA

« Heureusement, nous sommes sortis de l’ornière », souligne David Morange, le directeur général de France Champignon. Implantée depuis plus de 50 ans dans la région, la production de champignons de Paris à grande échelle a connu des heures difficiles. En novembre 2020, la coopérative France Champignon était mise en redressement judiciaire, ne pouvant plus faire face à la baisse de consommation du champignon en boîte et à la baisse des prix, due à la surproduction et à une forte concurrence européenne (Pologne, Pays Bas, Espagne). « Le problème de nos installations, c’est qu’elles nécessitent de gros capitaux, et qu’elles doivent être chargées à bloc pour être rentables. On ne peut y faire autre chose, elles sont dimensionnées pour faire du champignon, et uniquement du champignon de Paris. Tous les opérateurs en Europe ont raisonné de cette façon, et résultat, les prix ont baissé de 30 % depuis une dizaine d’années », complète Julien Guérin, directeur des cultures à Longué-Jumelles. L’entreprise a essayé de compenser les baisses de prix par des investissements en chambres de culture et usine de transformation pour accroître la productivité. Mais cela n’a pas suffi.


Echanges constructifs avec la distribution
Un an après la mise en redressement judiciaire, France Champignon refait surface. Au prix d’une restructuration, incluant le licenciement de 17 personnes, essentiellement dans les postes administratifs, et la fermeture du siège à Saumur. L’entreprise est constituée aujourd’hui en SCA, Société civile agricole, détenue en majorité par le groupe Bonduelle.
Qu’est-ce qui a sauvé France Champignon de la disparition ? L’entreprise a diminué sa production, du fait du départ de plusieurs producteurs associés. En plus de ses sites de cultures de champignon en propre, le groupe vend en effet aussi la production de producteurs. Ceux-ci sont 3 aujourd’hui (regroupés dans la Coopérative du Lac, et disposant de leur propre centrale de compostage), alors qu’ils étaient plus nombreux il y a quelques années encore. Les volumes globaux produits ont diminué de 20 %. Cela a permis de cesser certains marchés peu rentables.
Dans son sauvetage, l’entreprise a également pu compter sur le soutien de certains distributeurs : «  il y a eu, parmi nos clients, une prise de conscience et des échanges constructifs, nous avons pu sortir de la pure négociation », explique David Morange. La production est aujourd’hui contractualisée sur du long terme avec Bonduelle, assurant une visibilité aux producteurs.


De la conserve en priorité
Même si la part de frais et de surgelé augmente un peu, la production reste majoritairement centrée sur la conserve (plus de 80 % du tonnage) : « tout notre process est basé sur la conserve », souligne le directeur général. En la matière, la pandémie a plutôt été favorable, avec pour effet d’augmenter les achats de conserves par les particuliers, confinés chez eux. « Nous avons pu vider nos stocks ».
Plus de visibilité et de confiance sur les marchés donc, mais à présent, l’entreprise doit s’adapter à l’inflation subie des matières premières, de l’énergie, des engrais, des transports... Pour maintenir à température constante les chambres de cultures, elle doit chauffer l’hiver et refroidir l’été, pour reproduire l’atmosphère d’une cave. Or, l’électricité a augmenté de 22 à 23 %, le gaz, de 7 à 8 %. Quant au prix de la boîte vide en acier, il va bondir de 48 % au 1er janvier prochain ! Ce prix représente 25 % du coût de conserve. Des hausses de coût de production qui seront à répercuter sur le maillon distribution.
Quant aux plastiques utilisés pour l’emballage des champignons frais, le secteur bénéficie d’un sursis. Il a jusqu’au
1er janvier 2025 pour trouver des solutions de substitution...

S.H.

 

Chiffres

- 470 salariés chez France Champignons
- 250 salariés chez les
3 producteurs partenaires
- Des emplois induits dans la région
- Chiffre d’affaires de
77 millions d’euros
- Quantités produites :
45 000 tonnes de champignons en conserve
7 000 tonnes de surgelé
2 500 tonnes de frais
- 65 % de la production vendue en France. Export en Europe et au-delà (Japon notamment)
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Emmanuel Gourichon et Marie Renou élèvent une centaine de chapons pour les fêtes de fin d'année.
Des volailles bio pour les fêtes

Emmanuel Gourichon et Marie Renou, de l'élevage Un grain de folie à Lys-Haut-Layon, élèvent des chapons, dindes et pintades…

Nathalie Gimonet (directrice de cabinet du préfet), Pierre-Julien Eymard (directeur départemental des territoires (DDT 49), Frédéric Rozet (chef de service départemental OFB 49) et Régis Gallais (référent réseau loup à l'OFB Pays de la Loire) ont tenu un point presse sur le loup vendredi 13 décembre.
L'OFB explique sa démarche de recherche d'indices

Accusée par certains de chercher à dissimuler la présence du loup sur le territoire départemental, les responsables de l'OFB…

Nicolas Le Labourier, de Quatuor Transactions et Gwenaëlle Durand, de Cerfrance Maine-et-Loire, ont évoqué l'accompagnement à la transmission d'entreprise effectué par les deux structures partenaires.
Après 2 années favorables,  des temps plus compliqués
Cerfrance Maine-et-Loire a dressé la semaine dernière un bilan des résultats économiques de l'année 2023, les tendances pour l'…
Levée de céréales bio à La Bohalle.
Une bonne levée, peu de maladies
Début décembre, les semis de céréales sont quasiment terminés dans le Maine-et-Loire, avec une levée plutôt bonne et, globalement…
L'équipement de la SCEA de Roumé a permis de sécher 314 tonnes de luzerne en 2024.  La partie droite du bâtiment abrite, quant à elle, des cellules de stockage des céréales de l'exploitation.
Le choix du foin séché en bottes
La SCEA le Roumé, à Yzernay, a investi dans un séchoir à bottes. L'exploitation ouvrait ses portes dans le cadre des Jeudis du…
Plein les bottes de la paperasse !

La FDSEA et les JA49 ont mené cette semaine une série d’actions sur tout le département pour dénoncer les entraves…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois