Gestion des étiages : de nouvelles restrictions à partir de 2021
La FDSEA et les Jeunes agriculteurs s’opposent au renforcement des mesures de restriction.
Le dernier projet d’arrêté cadre étiage, qui vient d’être rédigé, n’est pas conforme aux attentes de la FDSEA et des JA. Une partie des revendications a été entendue, en particulier pour le maintien des dérogations pour les parcelles irriguées au goutte-à-goutte et en micro-aspersion, en raison des économies déjà réalisées par ces techniques par rapport à l’aspersion. Les cultures sensibles (cultures sous serre, plantes en containers, jeunes plants, bassinage des semis, rosiers et tabac) sont également exemptées de restrictions en période d’alerte et alerte renforcée, en raison de leur besoin en arrosage fréquent en petites quantités.
En revanche « les derniers arbitrages de l’administration sur les grandes cultures et autres cultures de plein champ sont défavorables », explique Jean-Marc Lézé, président de
la FDSEA. « L’arrêté prévoit qu’à partir de 2021, en cas de passage du seuil d’alerte, les prélèvements en cours d’eau et nappes seront interdits la nuit du samedi au dimanche, en plus des restrictions actuelles de 10 h à 20 h. » La profession s’est opposée à cette modification, fondée sur aucune évaluation précise des mesures réglementaires actuelles. Mais l’administration départementale ne l’a pas entendue sur ce point, et a seulement repoussé de 2 ans l’entrée en application de cette mesure. « Nous ne cautionnons pas cette approche, qui impose de nouvelles contraintes sans en évaluer ni l’efficacité ni les conséquences économiques, s’insurge le président de la FDSEA. Nous portons une vision plus globale de la gestion de l’eau, qui tient compte des milieux, et de l’économie liée à l’usage de l’eau. Il n’est pas tolérable d’appliquer ces nouvelles restrictions, alors qu’en parallèle les projets de stockage de l’eau n’arrivent pas à aboutir en raison d’un cadre réglementaire trop rigide ».
Autre modification importante de l’arrêté : l’ajout de seuils d’alerte de printemps, sur la période avril mai. Ces seuils, plus exigeants que les seuils d’été, pourraient se traduire par un déclenchement plus rapide des restrictions de prélèvement dans les cours d’eau en cas de printemps sec. Une consultation du public doit être organisée pendant 3 semaines, avant la signature de l’arrêté.