Irrigation : des restrictions d’eau pour le goutte à goutte ?
Le projet de révision de l’arrêté cadre étiage inquiète les producteurs de fruits qui ont reçu le préfet mercredi 10 avril, dans un verger à Martigné-Briand.
Alors que depuis début avril, les producteurs de fruits tentent de sauver leurs récoltes des effets du gel, une nouvelle menace se profile pour cet été. En effet, l’arrêté cadre étiage, qui réglemente les mesures de restrictions d’eau du Maine-et-Loire en période de sécheresse, est en cours de révision et prévoit de restreindre, toujours plus, les usages en agriculture. C’est pour débattre de ce sujet que les responsables de la
FDSEA et du SDPF (Syndicat départemental des producteurs de fruits) ont souhaité
expliquer au préfet Bernard Gonzalez, sur l’exploitation fruitière de Jean-Manuel
Pivert, les conséquences des contraintes supplémentaires prévues par ses services.
Un objectif et des mesures contestés
L’objectif affiché par l’administration : réduire de 50 % les prélèvements dès que les seuils atteignent le niveau d’alerte, afin de préserver la ressource et les milieux. Parmi les mesures proposées par l’administration : mettre en place des seuils de printemps, interdire l’irrigation par aspersion de 8 h à 20 h contre 10 h à 20 h actuellement et instaurer ces mêmes restrictions horaires, en alerte renforcée, pour les techniques économes comme le goutte à goutte, qui bénéficiaient jusqu’à présent d’une dérogation.
75 % des vergers en goutte à goutte
Pour Pascal Pineau, président du Syndicat des producteurs de fruits, cette dernière mesure est inapplicable car « le goutte à goutte apporte de l’eau en faible quantité au pied des arbres et nécessite un apport fractionné et régulier, entre 2 à 4 fois par jour en période sèche ».
« Dans le département, 75 % des vergers sont irrigués en goutte à goutte contre 31 % en France, les efforts techniques ont déjà été faits depuis plusieurs années », précise Pascal
Pineau.
Hélène PAUCET