Irriguer, une sécurité
Depuis 1 mois, l’eau est une denrée rare, et la pluie est arrivée à point nommé. Certains agriculteurs ont commencé à irriguer leurs cultures.
Depuis 1 mois, l’eau est une denrée rare, et la pluie est arrivée à point nommé. Certains agriculteurs ont commencé à irriguer leurs cultures.
« Quand on irrigue, c’est notre gagne-pain qui est en jeu. On ne le fait pas par plaisir, cela nous permet de sécuriser notre production », confie Michaël Hubert, agriculteur à Mazé.
Des terrains secs
Sur son exploitation de 50 ha, qu’il conduit seul, l’ensemble du parcellaire est irrigable.
L’irrigation a débuté la semaine dernière sur le millet, afin de faciliter la levée. « La semaine dernière, sur certaines parcelles, il est tombé 14 mm. Mais sur d’autres, seulement 2 mm ». Avec la chaleur et le vent, tout a séché rapidement. L’agriculteur passe en moyenne 15 mm sur les semis pour faciliter la levée, et une vingtaine de mm sur les betteraves en feuilles. Les terres n’ont pas été aidées par la météo hivernale. Le labour n’a pu être que tardif, et l’agriculteur déplore un terrain dur, « avec de grosses mottes ». Il envisage de passer un second coup de herse rotative avant les semis de maïs, afin d’affiner le sol.
Le blé a souffert
Son blé, Patrice Barré, céréalier à Andard, l’a irrigué afin de faciliter l’assimilation de l’azote.
« Le blé était au stade deux nœuds, le bon moment pour l’azote. Mais sans eau, j’aurai fertilisé pour rien », témoigne-t-il. Une difficulté qu’a expérimentée Michaël Hubert. Son passage d’azote a eu des effets hétérogènes. « Les parcelles sur lesquelles il est tombé 14 mm ont bien réagi, mais là où il n’y a eu que 2 mm c’est plus compliqué ». Le blé, qui a souffert des trombes d’eau qui sont tombées durant l’hiver, souffre maintenant de la sécheresse. Sur certaines parcelles, la culture se présente bien, mais ce n’est pas le cas partout. Ce qui conduit Michaël Hubert à se demander s’il doit l’irriguer. « Engager des coûts supplémentaires, sur une culture qui ne dégagera pas une marge énorme, ce n’est pas forcément un bon calcul. Je préfère garder mon eau pour mes cultures à haute valeur ajoutée », explique-t-il.
Article complet dans l'Anjou Agricole du 24 avril