Aller au contenu principal

Portrait
Jeune installé et plein d’énergie

Thomas Grimault s’est installé le 1er février 2020 à Brion, au sein du Gaec Plein Air. L’agriculteur de 24 ans est lauréat du 3ème prix à l’Installation du syndicat Jeunes agriculteurs.

Thomas Grimault est responsable du méthaniseur de l’exploitation. Il travaille aussi dans l’atelier laitier et aux cultures.
© AA

L’agriculture est toujours apparue comme une évidence pour Thomas Grimault : « j’ai été très tôt attiré par ce métier, que ni mes parents, ni mes grands parents ne faisaient. Par contre, j’avais deux oncles agriculteurs ». Deux ans après son installation, le jeune homme n’a « aucun regret ». Titulaire d’un Bac pro CGEA au lycée de Pouillé et d’un BTS Acse en apprentissage à la MFR de Beaupréau, il a fait quelques missions au sein du Service de remplacement. C’est comme cela qu’il a connu Emmanuel Lachaize, responsable des productions  végétales au Gaec Plein Air. Le Gaec cherchait alors à diversifier ses sources de revenu, avec un projet de méthanisation à la ferme. Thomas Grimault a « saisi l’opportunité » d’une installation.

Après 1 an et demi de salariat dans le Gaec pour se faire la main, il s’est installé début 2020 et a pris tout de suite en main l’unité de méthanisation. Celle-ci produit 160 kwh en cogénération. Avant de la mettre en place, l’exploitation a augmenté sa production laitière de 300 000 litres de lait et a implanté des Cive. La gestion du méthaniseur nécessite d’être « en alerte “H24” », explique Thomas Grimault, qui veille sur le digesteur au quotidien. Chaque jour, il cure la stabulation pour en dégager du fumier frais, à raison de 5 tonnes/jour, nourrit la trémie et consacre du temps à l’analyse et au suivi de l’unité. « La création d’une nouvelle activité n’est pas évidente, on partait de zéro.... Nous pouvons être fiers d’être parvenus où nous sommes aujourd’hui, souligne le jeune agriculteur. Le méthaniseur permet une diversification et une assurance de revenu, avec un contrat de livraison d’électricité sur 20 ans, un tarif réévalué chaque année...».

Outre la métha, il effectue la traite sur la période hivernale et s’occupe également des cultures. « Je suis polyvalent », résume le jeune installé. Le défi auquel va maintenant être confronté Thomas Grimault, c’est de « faire perdurer la réussite de l’entreprise » et de s’adapter aux changements à venir. En effet, à la fin de l’année, deux associés du Gaec, en charge actuellement de l’atelier laitier, quitteront la structure. Thomas Grimault prendra le relais sur l’élevage. Dès à présent, le Gaec est donc en recherche active de nouvelles forces vives. Il s’est inscrit sur le Répertoire départ-installation de la Chambre d’agriculture et à la Bourse de l’emploi de l’Anefa (L’Agriculture recrute). « Nous avons besoin de personnel pour la pérennité de l’exploitation, souligne-t-il. En salariat et/ou en association ». Pour alléger un peu la charge de travail, un atelier de veaux sur paille, créé il y a quelques années, va être supprimé.


« Il est nécessaire de s’entourer »
Le travail ne manque donc pas pour le jeune homme, qui s’est également engagé au syndicat Jeunes agriculteurs. Il entame son 2ème mandat de président de la structure locale de la Vallée et il est secrétaire de région Vallée Layon Saumurois.
En tant que lauréat du prix à l’installation, Thomas Grimault devient aussi ambassadeur régional du parcours à l’installation. Aux jeunes qui se sentent motivés par le métier, il affirme qu’« il ne faut pas hésiter à s’installer ! Pour cela, il est nécessaire de s’entourer, des voisins, des syndicats, des centres comptables, afin d’avoir un projet cohérent, économiquement viable, vivable et qui tienne compte de l’environnement ». Lorsqu’il a monté son propre dossier d’installation, épaulé par ses associés, il a pris conscience de l’importance d’avoir l’« appui d’un réseau ». Désolé de constater un certain désintérêt pour la réflexion et l’action collective, il est persuadé que « les syndicats ont pourtant toute leur place dans le monde agricole et ont tout leur intérêt ». Il invite les jeunes à s’engager, car « l’ouverture d’esprit et le combat collectif  pour défendre nos intérêts est l’une des clefs de la réussite de demain en agriculture. Il ne faut pas avoir peur de prendre des responsabilités, tellement enrichissantes pour soi ! ».
La production laitière, sur laquelle repose le Gaec Plein Air, il y croit aussi et lui promet un avenir assuré : « la production est en baisse. Il y a un réel potentiel pour ceux qui restent. Une chose est sûre, la population augmente et on aura toujours besoin de lait, en France et à l’export. Ce qu’il faut, c’est que les éleveurs soient bien rémunérés, en contrepartie du temps qu’ils y passent, et qu’ils ne comptent souvent pas ».

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Irrigation : en Loire-Bretagne, importante hausse de la redevance pour 2025-2030

Les membres du comité de l'agence de l'eau Loire-Bretagne et du conseil d'administration ont adopté, le 15 octobre, le 12e…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois