Pommes
La diversité variétale, atout commercial pour la production française
Choisir les bonnes variétés, c’est la première question que l’on se pose lorsque l’on crée ou développe un verger. La variété est un levier majeur de production en bio, un levier d’adaptation dans le contexte du changement climatique et aussi un atout commercial indéniable.
Choisir les bonnes variétés, c’est la première question que l’on se pose lorsque l’on crée ou développe un verger. La variété est un levier majeur de production en bio, un levier d’adaptation dans le contexte du changement climatique et aussi un atout commercial indéniable.
« Se poser la question variétale est important ». Vincent Guérin, spécialiste économique de la pomme au CTIFL, a dressé un panorama détaillé du commerce mondial de la pomme, lors d’une rencontre technique sur les variétés de pommes, en novembre. La production mondiale de pommes était de 67 millions de tonnes en 2010, elle est passée à près de 85 millions de tonnes en 2020, soit +26 %. Une croissance qui est tirée essentiellement par la Chine. En Europe, la croissance est surtout portée par la production polonaise. Les productions de l’Hémisphère Sud, quant à elles, sont plutôt en stagnation. En face, la croissance du marché est beaucoup plus faible depuis 2015. Avec cette offre qui grossit et cette demande qui rétrécit, comment se démarquer ?
Pour se distinguer sur le marché mondial, la France a tout intérêt à s’appuyer sur sa technicité, à ne négliger aucun segment du marché (« ne pas céder le créneau du premier prix à l’Italie et à la Pologne »), à s’appuyer sur les démarches qualité (telles que les Vergers écoresponsables) et le localisme, résume Vincent Guérin.
Preuve de l’importance du choix variétal, c’est la position de la Nouvelle Zélande : ce pays parvient à la fois à être « le champion du monde de la diversité variétale et le champion du monde de la valorisation », souligne Vincent Guérin.
La France est, avec les états-Unis et la Belgique, dans le peloton de tête des charges les plus élevées, avec un coût de production de
37,5 euros/heure (coût de main-d’œuvre), contre 10,7 euros/heure pour la Pologne et 3 pour la Chine... Elle est aussi en tête au niveau des exigences en matière de réglementation phytosanitaire. Mais la France ne manque pas d’atouts, notamment la dynamique commerciale : « le monde est de plus en plus dur, mais la France a un éventail commercial que d’autres pays n’ont pas, avec plus de 100 pays clients. Et une des clés de la résistance à la concurrence, ce sont les variétés », explique Vincent Guérin.
Une dizaine de démarches club
La production de l’ensemble des pommes classiques et terroir est en baisse, tandis que la part des variétés clubs ne cesse d’augmenter. « Nous allons atteindre bientôt 20 % de pommes produites en France en démarche club, avec une dizaine de clubs qui peuvent compter dans le paysage ! ». Ce sont Pink Lady, Jazz, Ariane, Honey Crunch, Joya, Juliet, Tentation, Choupette, Antarès et Caméo.