Aller au contenu principal

La filière canard à rôtir lance un SOS

L’interprofession de la volaille de chair Anvol demande une « intervention urgente des pouvoirs publics » pour sauver la filière du canard à rôtir, « menacée de disparition à très court terme » par les répercussions de la crise sanitaire. Celle-ci porte un coup très dur à une filière déjà en crise structurelle.

Les vides sanitaires entres les lots s’allongent de plus en plus, mettant les éleveurs en difficulté.
Les vides sanitaires entres les lots s’allongent de plus en plus, mettant les éleveurs en difficulté.
© AA

« C’est une crise qui s’ajoute à une crise. La grippe aviaire, qui a beaucoup touché la production du Sud-Ouest, avait déjà déstabilisé l’équilibre des marchés entre le canard de barbarie, dit canard à rôtir (pour le filet) et le canard mulard (pour le foie gras et le magret), expose Jean-Yves Lenoir, éleveur à Nuaillé et membre du Cicar, Comité interprofessionnel du canard à rôtir.  Depuis 2019, nous subissons, en plus la concurrence des pays de l’Est, Pologne et Hongie, qui exportent des canards pékin, de seconde classe, à des prix bradés ». Conséquence, les mises en place de canard de barbarie ont chuté en France, passant de 40,2 millions de têtes en 2018 à 35,8 millions en 2019. « Les estimations pour 2020, avant que ne survienne la crise Covid-19, étaient de 30 millions de têtes », poursuit Jean-Yves Lenoir.


15 % des débouchés seulement
Avec la crise du Covid-19, le  canard à rôtir se retrouve amputé de la majorité ses débouchés. L’export, principalement à destination de l’Allemagne, représente habituellement 45 % des commandes. Il subit « un coup d’arrêt avec la chute de la demande internationale », constate l’interprofession Anvol, tandis que la restauration française représente « 35 % du marché ». Le secteur « ne peut aujourd’hui compter que sur 15 % de ses débouchés habituels », les grandes surfaces.
Toute la filière est donc impactée, depuis les ateliers de reproduction, l’accouvage (lire ci-contre) jusqu’à la production. Les Pays de la Loire sont particulièrement concernés puisque la région produisait, en 2017, 63 % des canards à rôtir français. « Les élevages sont à bout de souffle, alarme Jean-Yves Lenoir. Les vides sanitaires s’allongent, allant de 4 jusqu’à
14 semaines chez certains éleveurs ! » Une situation  qui peut être dramatique pour les plus récents investisseurs, qui ont encore des annuités à rembourser.... « Dans certains bâtiments, les opérateurs ont mis en place d’autres espèces, poulets ou dindes, mais cela n’est pas possible techniquement partout, et encore faut-il qu’il y ait un marché. Avec la crise du Covid, toutes les filières sont impactées...», poursuit-il.


Plus d’un tiers de faillites d’ici l’été  ?
Les perspectives esquissées par l’interprofession sont sombres : « sans accompagnement, plus de 35 % des éleveurs et des ateliers de reproduction pourraient faire faillite d’ici l’été », estime  Anvol, qui  demande au gouvernement l’ajustement des critères d’accès au fonds de solidarité et à l’activité partielle, ainsi que des aides au stockage privé, car « les stocks d’invendus sont à un niveau historique et les lieux de stockage saturés ». Anvol demande également aux distributeurs « une meilleure mise en avant » de cette volaille.
S.H.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Nathalie Gimonet (directrice de cabinet du préfet), Pierre-Julien Eymard (directeur départemental des territoires (DDT 49), Frédéric Rozet (chef de service départemental OFB 49) et Régis Gallais (référent réseau loup à l'OFB Pays de la Loire) ont tenu un point presse sur le loup vendredi 13 décembre.
L'OFB explique sa démarche de recherche d'indices

Accusée par certains de chercher à dissimuler la présence du loup sur le territoire départemental, les responsables de l'OFB…

Emmanuel Gourichon et Marie Renou élèvent une centaine de chapons pour les fêtes de fin d'année.
Des volailles bio pour les fêtes

Emmanuel Gourichon et Marie Renou, de l'élevage Un grain de folie à Lys-Haut-Layon, élèvent des chapons, dindes et pintades…

Sept réunions ont eu lieu la semaine dernière pour présenter les changements pour la campagne d'irrigation 2025.
Première campagne de gestion collective de l'eau
Tout exploitant souhaitant prélever pour l'irrigation sur la prochaine campagne doit formuler sa demande sur le site irrig'eau…
Les membres de la liste JA-FDSEA pour les élections Chambre d'agriculture, lundi 16 décembre, sur l'exploitation de Dominique Lebrun à Etriché.
La liste JA-FDSEA, engagée pour défendre son projet agricole

La campagne est lancée pour les élections Chambre d'agriculture, qui se dérouleront du 15 au 31 janvier prochain. Les…

Alain Piet, associé du Gaec des Puits et le nutritionniste Terrena de l'exploitation, Michaël Lelaure.
Au top sur l'efficacité alimentaire

Les journées techniques ruminants de Terrena ont rassemblé plus de 200 éleveurs, le 5 décembre à Cholet*. À cette occasion, le…

Jérôme Lemasson, directeur général de l'UAPL, Christian Blet, président de la CAPL et Frédéric Acker, directeur général adjoint de la CAPL.
Dans un climat et une économie perturbés, la CAPL tient le cap
La CAPL a tenu son assemblée générale jeudi 12 décembre à Angers. La coopérative tenait, en amont, une conférence de presse…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois