La future Pac et la loi Egalim inquiètent (AGPB)
« Les céréaliers les plus impactés attendent des pouvoirs publics qu’ils prennent les mesures d’urgence qui s’imposent ».
Point positif pour les exploitants, les prix des céréales remontent doucement, notamment depuis la mi-juillet.
« Après 5 années de crise, les trésoreries des exploitations sont exsangues, et face à la baisse des rendements, tous les espoirs reposent sur l’évolution des prix », précise Philippe Pinta. L’AGPB souligne la situation particulièrement difficile des producteurs du Sud de la France, principalementde blé dur, dont la production a chuté de 20% par rapport à 2017. « Les céréaliers les plus impactés attendent des pouvoirs publics qu’ils prennent les mesures d’urgence qui s’imposent : dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti, avances de trésoreries à 90 % des aides de la Pac, report ou exonération des cotisations sociales, dérogations aux règles communautaires pour les aides de la Pac », liste le président de l’AGPB.
L’organisation est aussi inquiète pour l’avenir de la Pac, après les propositions de la Commission Européenne. Outre la baisse de budget, les céréaliers sont préoccupés par le principe de subsidiarité que souhaite introduire Bruxelles dans le premier pilier et donc par les distorsions de concurrence que cela pourrait rajouter. « Nous subissons déjà d’énormes distorsions de concurrence, avec les filières allemandes par exemple », dénonce Philippe Pinta.
Les producteurs voient aussi dans les évolutions de la loi issue des Etats généraux de l’alimentation une « accumulation de charges insupportable », notamment sur les mesures visant les produits phytosanitaires, et craignent une augmentation de la redevance pour pollution diffuse. Les céréaliers ont rappelé leur engagement dans la réduction de l’usage de ces produits, à travers notamment leur implication dans le Contrat de solutions.