La lentille verte vient enrichir la rotation
Agriculteurs à Meigné-le-Vicomte, aux confins du Maine-et-Loire, de la Sarthe et de l'Indre-et-Loire, Didier et Nicolas Bellanger cultivent depuis 3 ans de la lentille verte, en contrat avec la coopérative CAPL.
« Ma coopérative, la CAPL, m’a proposé de diversifier mes productions en cultivant de la lentille », explique Didier Bellanger, du Gaec de la Maillardière, dans le Baugeois. Une légumineuse qui vient diversifier l’assolement, rallonger les rotations et apporter de l’azote au sol. Ce printemps, l’agriculteur a semé 8 ha 1/2 le 26 mars.
L’implantation est une période clé pour la lentille, et avant même cela, le choix de la parcelle est crucial. " Je suis venu dès le mois de décembre pour conseiller
l’agriculteur ", explique Xavier Bonneau, technico-commercial à la CAPL dans le Baugeois. L’idéal ? Des sols non hydromorphes, car la lentille ne supporte pas les excès d’eau, et sans cailloux.
La culture peut en revanche se contenter de sols à potentiel faible ou moyen. Elle nécessite peu ou pas de fertilisation. En termes de traitements, un désherbage post semis-prélevée est appliqué, avec parfois un rattrapage si besoin, puis un à deux fongicides au moment de la floraison (contre le botrytis).
Récolter l’après-midi
La récolte est une étape délicate : « c’est la phase la plus compliquée », estime Didier Bellanger. La culture de lentille ne monte pas très haut (autour de 25 cm ) et a tendance à verser. Il faut donc poser la coupe à même le sol et récolter en conditions sèches. « L’après-midi est le meilleur moment. Si l’on essaie de récolter le matin, avec la rosée, les plantes se couchent et se tassent devant la coupe ». L’agriculteur récolte avec sa propre moissonneuse-batteuse. L’an dernier, il a fallu deux jours pour faire une dizaine d’hectares.
L’an dernier, le rendement était de 1,6 tonne/ha chez Didier Bellanger, mais il peut atteindre plus de 2 tonnes dans des sols profonds. La marge brute à l’hectare en 2018 était de 820 euros. Un des gros avantages apportés par la contractualisation, c’est que l’on « connaît le prix de la culture dès le semis », apprécie Didier Bellanger.
Convaincu qu’il est prudent de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier, l’agriculteur joue avec la CAPL la carte de la diversification et des cultures sources de valeur ajoutée, en faisant des blés CRC (Cultures raisonnées contrôlées), et plusieurs cultures sous contrats : lentilles mais aussi quinoa, pois chiche, ou encore tournesol pour l’oisellerie.
S.H.