Le drone, nouvelle solution contre les dégâts de semis ?
La 4ème édition de Végétal Village, organisé par la CC Baugeois-Vallée et l’antenne locale de la Chambre d’agriculture, se tient en mode digital, du 14 au 18 décembre. Parmi les innovations présentées, le drone effaroucheur, testé par un agriculteur de Bois-d’Anjou.
La 4ème édition de Végétal Village, organisé par la CC Baugeois-Vallée et l’antenne locale de la Chambre d’agriculture, se tient en mode digital, du 14 au 18 décembre. Parmi les innovations présentées, le drone effaroucheur, testé par un agriculteur de Bois-d’Anjou.
Une gourmandise qui coûte cher. Pour les agriculteurs concernés par les dégâts d’oiseaux au moment des semis, les conséquences sont lourdes : "si la culture est détruite à 70 % , on est contraint de re-semer, avec 3 semaines de retard. Cela implique un décalage dans la culture avec de l’irrigation du maïs plus tard l’été, une différence de rendement, des frais de semis supplémentaires", explique Vincent Marchesseau, agriculteur aux Bois-d’Anjou (Saint-Georges-du-Bois), en production laitière et céréales, dans une vidéo réalisée par la Chambre d’agriculture à l’occasion de l’événement Végétal Village*.
Perturber les repas des pigeons
Pour pallier ces inconvénients, il a décidé de tester l’effarouchement par drone : « pour les tournesols concernés par les dégâts de pigeons, j’interviens le matin au moment du repas des pigeons et le soir avant la tombée de la nuit. » L’agriculteur s’est procuré un drone d’occasion et s’est mis au pilotage. Le drone, bruyant, a l’avantage d’effaroucher les oiseaux avant même qu’ils ne le voient arriver. « Son passage est furtif, inattendu, et perturbe vraiment les pigeons », a observé Vincent Marchesseau. Il y consacre environ une heure, temps de déplacement, d’installation compris, le matin et de même le soir, pendant une bonne semaine après le semis de tournesol. Des interventions qui demandent patience et persévérance, alors même que la période du printemps est souvent chargée sur la ferme. « Il ne faut rien lâcher, souligne-t-il. C’est un temps nécessaire pour sauver les semis. Car faire du tournesol en sachant qu’il va être mangé, ce n’est pas du tout dans mon programme. Je n’ai pas envie de re-semer ! ».
Combiner différents moyens de lutte
Ce nouveau moyen de lutte expérimental demande quand même un certain entraînement. Enchaîner les heures de vol avant d’intervenir sur les parcelles semées est fortement préconisé, pour se faire la main. « Je déconseille d’acheter la veille de s’en servir !, note l’agriculteur. Il faut savoir qu’au retour du drone, les commandes sont inversées par exemple ». Il faut aussi déclarer la possession du drone. Vincent Marchesseau prévient également les voisins des parcelles avant d’intervenir.
L’agriculteur est satisfait de l’expérience, puisqu’il n’a constaté que très peu de dégâts et donc pas de pertes financières. Il recommencera au printemps prochain, sur une parcelle de tournesol de 14 ha de tournesol et une parcelle de maïs de 16 ha, contre les corvidés cette fois. Il n’exclut pas de revenir avec son drone un mois avant la récolte du tournesol, car il a remarqué que les pigeons aimaient aussi se délecter dans les têtes de tournesol.
Mais il ne jette pas pour autant aux orties tous les autres moyens de lutte contre les dégâts de culture. S’il a laissé de côté le canon à gaz, trop bruyant et gênant pour le voisinage, il continue à poser des banderoles de chantier rouge et blanches dans les parcelles, des rubalises.
S.H.