Week-end sur terre
« Les jeunes agriculteurs devraient
Week-end sur terre
Le syndicat JA a élaboré un nouveau concept
de manifestation, alliant la ruralité et l’urbain.
Au cours de ce week-end, les jeunes agriculteurs ont pu montrer au public l’ensemble de leurs compétences, de la nourriture à la musique.
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Vendredi, dans un crépuscule glacial, les tentes blanches des Jeunes agriculteurs (JA) rayonnent sous les faisceaux lumineux de la Tour Eiffel. Du 15 au 17 décembre, sur le Champ de Mars, le “Planetterroir” a accueilli, selon les organisateurs, plus de 300 000 personnes soucieuses de rencontrer des agriculteurs et de garnir leurs placards de délicieuses victuailles à la veille de Noël. Pour encourager ces jeunes producteurs venus de France et d’Outre mer, Dominique de Villepin a loué, lors de l’inauguration, leur « travail » et leur mérite d’effectuer « un métier difficile » tout en estimant qu’ils étaient « une chance » pour la société. Et ce sont leurs valeurs de « respect et d’authenticité » que « le gouvernement souhaite défendre » dans les instances internationales. Mais pas seulement.
Avec cet événement Un week-end sur terre, les JA ont voulu témoigner de leur esprit d’innovation. Et l’édification de la Tour Eiffel, son modernisme et son originalité à l’aube du xxe siècle, reflètent bien l’esprit entreprenant de JA. D’où le choix aussi de réunir, pour la première fois, dans une même manifestation la culture rurale et urbaine, avec des spectacles de hip hop ou de rap. « C’est la rencontre entre l’art populaire et l’art de la rue, entre la ville et la campagne », explique Philippe Meurs, président de JA. Par cette symbolique, « nous souhaitons montrer que nous, jeunes agriculteurs, sommes confrontés aux mêmes interrogations, aux mêmes doutes que les urbains », ajoute-t-il.
Pour attiser la curiosité des Parisiens, les JA n’ont pas lésiné sur la publicité, à renfort de communiqués dans les colonnes de Direct soir, un gratuit parisien et sur la télévision numérique terrestre (TNT). Et cette promotion a eu raison de la pluie, des flaques et de la boue de samedi. Car il y a eu du monde.
Arc-en-ciel
« Si les passants ont pris le temps de goûter nos produits, ils n’en ont pas pris autant pour ouvrir leur porte-monnaie », déclare déçu, un producteur de charcuterie en Lozère. Au point de craindre de ne « vraiment » pas rentrer dans leur frais. « Mais l’important est d’être présent, pour montrer que derrière chaque produit, il y a un agriculteur, une vie », rassure un jeune agronome qui travaille à Grenoble pour JA. Toutefois, des indiscrétions auprès des visiteurs laissaient supposer qu’ils reviendraient le lendemain… par beau temps. Et les craintes ont été évacuées, dimanche, d’un coup d’arc-en-ciel.
Parisiens, provinciaux, Franciliens, étrangers témoignent à l’unisson de leur « plaisir d’être ici », avec les agriculteurs. « Ils devraient venir plus souvent », témoigne un couple, accompagné de leur petite fille de trois ans, tout à sa dégustation de rondelles de pommes, à proximité du stand du Calvados. « Nous n’avons qu’un seul regret, celui de ne pas pouvoir nous installer plus à notre aise pour manger », regrette-t-il. Venus de Dubaï, deux amis, surpris par la manifestation, ont bousculé leur programme de visites jusqu’à délaisser, pour la journée, le Trocadéro.
Tradition culinaire
Ils ont préféré déambuler sur le Champ de Mars avec ces agriculteurs « friendly ». L’idée étant d’acheter pléthore de denrées « vraiment françaises » pour les ramener « chez nous ». Devant les assiettes de fromage, un touriste chinois reste dubitatif et rechigne encore à les goûter : « Cela ne fait pas partie de ma tradition culinaire », explique-t-il, un peu gêné. Mais il s’empresse sur les viandes grillées, charcuteries et autres gâteries sucrées. Et surtout sur le vin. Si la plupart des témoignages restent bienveillants à l’égard des agriculteurs, Josette et Jean-Claude Bordelais âgés respectivement de 71 et 75 ans, regrettent encore le coût des aliments. « Si les prix en vente directe étaient semblables à ceux des grandes surfaces, nous irions nous approvisionner directement chez le producteur », affirment-ils.
D’autres, au contraire, plutôt jeunes, sont venus pour soutenir les JA. « Nous en avons assez du discours selon lequel les agriculteurs sont des pollueurs. C’est peut-être notre côté rebelle », concluent-ils. Si Dominique Bussereau a loué l’investissement des JA dans la préparation de cet évènement, le ministre les a également appelés à s’engager dans la vie politique, « à devenir des militants de la démocratie locale ». Car à l’avenir, « la politique publique concernera l’emploi, le développement rural et l’alimentation ».
Avec cet événement Un week-end sur terre, les JA ont voulu témoigner de leur esprit d’innovation. Et l’édification de la Tour Eiffel, son modernisme et son originalité à l’aube du xxe siècle, reflètent bien l’esprit entreprenant de JA. D’où le choix aussi de réunir, pour la première fois, dans une même manifestation la culture rurale et urbaine, avec des spectacles de hip hop ou de rap. « C’est la rencontre entre l’art populaire et l’art de la rue, entre la ville et la campagne », explique Philippe Meurs, président de JA. Par cette symbolique, « nous souhaitons montrer que nous, jeunes agriculteurs, sommes confrontés aux mêmes interrogations, aux mêmes doutes que les urbains », ajoute-t-il.
Pour attiser la curiosité des Parisiens, les JA n’ont pas lésiné sur la publicité, à renfort de communiqués dans les colonnes de Direct soir, un gratuit parisien et sur la télévision numérique terrestre (TNT). Et cette promotion a eu raison de la pluie, des flaques et de la boue de samedi. Car il y a eu du monde.
Arc-en-ciel
« Si les passants ont pris le temps de goûter nos produits, ils n’en ont pas pris autant pour ouvrir leur porte-monnaie », déclare déçu, un producteur de charcuterie en Lozère. Au point de craindre de ne « vraiment » pas rentrer dans leur frais. « Mais l’important est d’être présent, pour montrer que derrière chaque produit, il y a un agriculteur, une vie », rassure un jeune agronome qui travaille à Grenoble pour JA. Toutefois, des indiscrétions auprès des visiteurs laissaient supposer qu’ils reviendraient le lendemain… par beau temps. Et les craintes ont été évacuées, dimanche, d’un coup d’arc-en-ciel.
Parisiens, provinciaux, Franciliens, étrangers témoignent à l’unisson de leur « plaisir d’être ici », avec les agriculteurs. « Ils devraient venir plus souvent », témoigne un couple, accompagné de leur petite fille de trois ans, tout à sa dégustation de rondelles de pommes, à proximité du stand du Calvados. « Nous n’avons qu’un seul regret, celui de ne pas pouvoir nous installer plus à notre aise pour manger », regrette-t-il. Venus de Dubaï, deux amis, surpris par la manifestation, ont bousculé leur programme de visites jusqu’à délaisser, pour la journée, le Trocadéro.
Tradition culinaire
Ils ont préféré déambuler sur le Champ de Mars avec ces agriculteurs « friendly ». L’idée étant d’acheter pléthore de denrées « vraiment françaises » pour les ramener « chez nous ». Devant les assiettes de fromage, un touriste chinois reste dubitatif et rechigne encore à les goûter : « Cela ne fait pas partie de ma tradition culinaire », explique-t-il, un peu gêné. Mais il s’empresse sur les viandes grillées, charcuteries et autres gâteries sucrées. Et surtout sur le vin. Si la plupart des témoignages restent bienveillants à l’égard des agriculteurs, Josette et Jean-Claude Bordelais âgés respectivement de 71 et 75 ans, regrettent encore le coût des aliments. « Si les prix en vente directe étaient semblables à ceux des grandes surfaces, nous irions nous approvisionner directement chez le producteur », affirment-ils.
D’autres, au contraire, plutôt jeunes, sont venus pour soutenir les JA. « Nous en avons assez du discours selon lequel les agriculteurs sont des pollueurs. C’est peut-être notre côté rebelle », concluent-ils. Si Dominique Bussereau a loué l’investissement des JA dans la préparation de cet évènement, le ministre les a également appelés à s’engager dans la vie politique, « à devenir des militants de la démocratie locale ». Car à l’avenir, « la politique publique concernera l’emploi, le développement rural et l’alimentation ».
Laure Bourdoncle