Les pépiniéristes sont dans l’attente
Le choix de ne pas mettre l’économie sous cloche permet aux pépiniéristes de continuer leur activité. Avant des mesures plus restrictives ?
Le choix de ne pas mettre l’économie sous cloche permet aux pépiniéristes de continuer leur activité. Avant des mesures plus restrictives ?
Pour le moment, dur d’y voir très clair dans les mesures gouvernementales à venir pour les pépiniéristes. Avant le reconfinement, les ventes étaient bien reparties, à la hausse sur certaines productions. Désormais, le flou entoure la vente, mais la production doit continuer.
« On fait un métier du vivant, c’est impossible pour nous de s’arrêter », confirme Mathieu Billotte, gérant de Multibaies, entreprise spécialisée dans la production de plants de myrtilles exportés à travers le monde. Pour lui, le carnet de commande est bien rempli, et l’activité n’est pas impactée par le reconfinement. « L’amateurisme de la première vague est derrière nous. On a bien compris qu’il fallait continuer à faire tourner l’économie, et nos camions peuvent circuler ». Lors du premier confinement, Mathieu Billotte a subi des retards sur ses livraisons et ses chantiers, et a été contraint de fermer une de ses entreprises en Espagne. Avec, à la clé, une quantité énorme de végétaux jetés. « Pour le moment, on ne peut pas se plaindre car notre activité continue. Si les normes restent les mêmes, cela se passera bien pour nous », analyse l’exploitant.
Toujours ouvert
Du côté de Saint-Laurent-de-la-Plaine, même si l’optimisme reste de mise, le doute plane sur les mesures gouvernementales. Bruno Roullier est le gérant des Pépinières Laurentaises, s’étalant sur 50 ha et proposant notamment plus de 300 variétés d’arbres fruitiers et 150 variétés de chênes. « Pour le moment, notre partie vente directe reste ouverte. Mais si la grande distribution ferme, on va peut-être devoir fermer... C’est impossible de se projeter. On a un peu l’impression que le reconfinement n’a pas été préparé », déplore Bruno Roullier. Pour son entreprise, la vente directe représente 20 % du chiffre d’affaires. Le reste provient de clients professionnels comme des collectivités ou des agriculteurs. « Ce qui nous a sauvé après le premier confinement, ça a été l’engouement des particuliers pour travailler la terre, des agriculteurs pour l’agroforesterie, d’un regain d’intérêt pour les circuits courts », analyse le pépiniériste. Mais pour le moment, ce reconfinement n’inquiète pas outre mesure. « Si on ferme la vente directe, on se tournera vers la livraison, on sait comment faire ! ».