Nouvelle menace sur l'échalote de tradition
Par un arrêt rendu public le 11 décembre, le Conseil d'État demande au gouvernement français d'abroger l'arrêté ministériel de 1990 qui n'autorisait la commercialisation en France sous le nom "échalotes" que des "échalotes traditionnelles", produites principalement en Bretagne et en Maine-et-Loire. L'échalote "de semis", en provenance essentiellement des Pays-Bas, s'obtient à partir d'une graine qui elle-même donne un bulbe, alors que l'échalote "de tradition" est obtenue par "multiplication végétative". Derrière ce qui apparaît comme une subtilité technique, se cache une différence entre une culture de type céréalier et une culture maraîchère. Pierre-Bihan-Poudec, président de la section nationale de l’échalote, a regretté que le Conseil d’État n’ait fait que reprendre la position de la Cour de Justice européenne, sans prendre en compte la position des producteurs ni celle des grands chefs cuisiniers. «N’importe quel produit cultivé comme un oignon pourra être vendu comme une échalote», a-t-il précisé.