Première rencontre internationale sur les semences fourragères en Anjou
Angers a accueilli pour la première fois le congrès international scientifique de la filière de semences fourragères. Pendant une semaine, 150 personnes ont échangé leurs connaissances lors de conférences et de visites techniques.
Angers a accueilli pour la première fois le congrès international scientifique de la filière de semences fourragères. Pendant une semaine, 150 personnes ont échangé leurs connaissances lors de conférences et de visites techniques.
Tous les deux ans depuis 1987, l'IHSG (International herbage seed group) organise un congrès pour réunir des scientifiques sur leur préoccupation commune : les semences fourragères. Cette rencontre internationale, dont c'était la 11ème édition, s'est déroulée pour la première fois en France, du 12 au 18 juin. Piloté notamment par la Fnams (Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences) et Semae (interprofession des semences et plants), ce congrès a rassemblé lundi à Angers 150 participants (scientifiques, enseignants, instituts de recherche, agriculteurs multiplicateurs, obtenteurs), de 14 nationalités différentes.
60 contributions
Ensemble, ils ont partagé leurs connaissances lors de conférences et de visites techniques. « Chaque pays apporte sa contribution, détaille Laurent Miché, vice-président de la Fnams et agriculteur dans la Marne. Les problématiques rencontrées en production de semences sont souvent les mêmes à travers le monde. Nous favorisons ainsi la trans-disciplinarité ». Au total, 60 contributions ont été présentées sur quatre thématiques principales : adaptation de la production de semences face au changement climatique; les techniques de récolte; les alternatives à la chimie et l'inflation des coûts des intrants.
Vulgarisation
de l'andainage
Grâce à ces échanges, des techniques sont ensuite expérimentées dans d'autres pays. « L'andainage était largement répandue en Oregon (USA) pour la récolte des graines, cite par exemple Serge Bouet, ingénieur à la Fnams. En France, cette méthode, ancienne, a été remise au goût du jour ». Et même si les résultats des actions des herbicides, ou encore des régulateurs de croissance, dans une région du monde doivent être adaptés au contexte local, ils viennent enrichir les données globales sur la production de semences. « Nous en avons besoin pour montrer l'impact des décisions politiques françaises sur la filière, souligne Laurent Miché. Car, parfois, celles-ci induisent des distorsions de concurrence entre nos producteurs et ceux des pays voisins ».
Production essentielle
Si aucun programme de financement international pour la recherche n'existe dans leur domaine, les acteurs de la filière de semences fourragères sont tous animés par la même volonté de produire des semences de qualité, avec un rendement rémunérateur pour le producteur. « Tout part de la graine, rappelle Rene Gislum, président de IHSG et enseignant-chercheur à l'université d'Aarhus, au Danemark. Une bonne graine fera une bonne plante. Or la production de semences aujourd'hui est particulièrement essentielle, dans le domaine de l'alimentation humaine, qui va être de plus en plus basée sur le végétal. Mais aussi, dans les domaines de l'élevage et des espaces verts, pour le stockage du carbone. Enfin, l'herbe lutte contre l'érosion des sols ».