Quels bâtiments demain en élevage porcin ?
Lors d’un webinaire organisé par l’Ifip (institut du porc) et les Chambres d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire, les bâtiments porcins ont été passés sous le crible de la contrainte environnementale.
Lors d’un webinaire organisé par l’Ifip (institut du porc) et les Chambres d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire, les bâtiments porcins ont été passés sous le crible de la contrainte environnementale.
L’ifip et les Chambres d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire se sont associés lors d’un webinaire portant sur les bâtiments porcins, avec un focus sur l’environnement. Diffusé le mercredi 18 novembre, près de 400 personnes y ont assisté.
Fort impact environnemental
L’incidence sur l’environnement du bâtiment porcin est loin d’être nulle (voir illustration). Ainsi, « le bâtiment est un poste qui détermine la nature des effluents, la nature et l’impact des émissions perdues... C’est un poste majeur pour les performances environnementales », détaille Sandrine Espagnol, de l’Ifip. Mais fort heureusement, le bâtiment est également « un poste où les émissions sont maîtrisables ». Ainsi, de nombreux exemples ont été détaillés afin d’agir sur son impact environnemental. En utilisant une pompe à chaleur, en lavant l’air... Parmi ces solutions, l’acidification du lisier permettrait de réduire drastiquement les émissions gazeuses. Pour une acidification à l’épandage, « on peut perdre jusqu’à 90 % d’ammoniac volatilisé en acidifiant à pH 6, pour un coût de 1,10 €/m3 », dévoile Anne-Sophie Langlois, de la Chambre d’agriculture de Bretagne.
Compte tenu de ces éléments, quels seront les bâtiments de demain ? Le choix du bâtiment aura une incidence forte sur les impacts environnementaux, et l’investissement important impose un temps de réflexion. Les attentes pour le futur sont nombreuses. « Pour les éleveurs, les attentes sont sur les conditions de travail, les performances économiques, la baisse des charges ou encore la qualité du bâtiment », détaille Frédéric Kergoulay, de la Chambre d’agriculture de Bretagne. Le citoyen, pour sa part, souhaite voir des élevages favorisant le plein air, l’arrêt de certaines pratiques comme la caudectomie, et voir se développer un « contre-modèle intensif ». Cependant, le citoyen n’est pas toujours en accord avec son double, le consommateur. « Le consommateur va chercher le prix et la qualité nutritionnelle ». Sans compter les prérogatives liées aux marchés ou aux lois, les acteurs de la filière porcine ont du pain sur la planche pour imaginer les élevages de demain. Des solutions sont déjà à l’œuvre pour répondre aux défis de la transition agricole à venir : « production d’énergie renouvelable, maîtrise des émissions, évacuation fréquente des effluents ou encore utilisation de ressources alimentaires locales sont des solutions à développer sur l’aspect environnemental », estime Frédéric Kergoulay.