Irrigation
Rampe frontale : une irrigation plus économe et de meilleure qualité
A La Daguenière, Fabrice Guyonneau a investi en 2021 dans une rampe frontale pivotante qui va permettre d'arroser ses cultures, principalement du maïs semences.
A La Daguenière, Fabrice Guyonneau a investi en 2021 dans une rampe frontale pivotante qui va permettre d'arroser ses cultures, principalement du maïs semences.
« C'est une irrigation de meilleure qualité qu'avec un enrouleur, nous constatons que ça dame beaucoup mois la terre, ça la respecte plus », indique Fabrice Guyonneau. L'apport d'eau de la rampe frontale est comparable à une pluie naturelle. L'agriculteur, qui irrigue à partir de l'Authion, tout proche, a investi dans une rampe frontale pivotante de 250 mètres de longueur, équipée d'une soixantaine de buses ou arroseurs, et alimentée par un moteur thermique. L'imposante rampe est portée par une motrice et 4 tours porteuses. Elle va permettre d'irriguer deux parcelles voisines de 18 hectares pour l'une et 22 hectares pour l'autre, juste séparées par un chemin.
Avoir un parcellaire qui s'y prête
Ce type d'équipement nécessite bien sûr un parcellaire adapté. « On estime qu'il faut au moins 15 ha d'un seul tenant pour qu'un investissement soit rentable », note Arnaud Bousselin, gérant de la concession Symaval Pro, à Brain-sur-l'Authion. « En général, on arrosera une parcelle, celle que l'on implantera en maïs semence. Mais on fera passer la rampe sur l'autre parcelle si l'on veut par exemple arroser un blé dur lors d'un printemps sec », explique Fabrice Guyonneau.
Ce dernier utilisait déjà un système de pivot d'irrigation, depuis 1987 et avait pu comparer avec le système enrouleur, qu'il utilise aussi en parallèle sur ses surfaces. Il souligne la robustesse de ces matériels : « en 35 ans, je n'ai pas changé le pivot ». Alors, lorsqu'un de ses 4 enrouleurs est arrivé en fin de vie, l'an dernier, il a comparé les devis et a préféré opter pour une rampe, car s'il avait fallu remplacer 2 enrouleurs dans les années à venir, le prix d'une rampe aurait été dépassé. « J'ai privilégié une marque de construction française, Zimmatic, de la société Lindsay Europe. Les matériels sont fabriqués à côté dans la Sarthe, et le concessionnaire, Symaval Pro, est tout proche aussi... »
Economies d'eau et d'énergie
Alors qu'un enrouleur est réglé sur une puissance de 10 bars, la rampe frontale est réglée sur 4,5 bars, ce qui permet une économie d'énergie, que le système soit électrique ou thermique, comme chez Fabrice Guyonneau. « Le moteur consomme seulement 3 litres à l'heure », explique l'agriculteur.
La qualité de l'irrigation est aussi un atout qui joue en la faveur de la rampe : selon Symaval Pro, environ 85 % de l'eau apportée par un enrouleur est effectivement utilisée. Cette proportion monterait à 95 % dans le cas d'une rampe ou d'un pivot. Sur ce type d'équipement, grâce à une cartographie de la zone, il est même possible de moduler les apports en eau en fonction des arroseurs, pour optimiser l'irrigation et éviter par exemple, de venir arroser des zones déjà naturellement humides sur la parcelle.
Pour l'agriculteur, c'est aussi une charge de travail en moins par rapport à un système d'enrouleur. Le pilotage peut même se faire à distance, mais pour l'instant Fabrice Guyonneau préfère avoir un œil directement sur son matériel.
La rampe frontale représente pour l'exploitation de Fabrice Guyonneau, un investissement de 60 000 euros, qu'il prévoit d'amortir sur 10 ans. En règle générale, l'agriculteur réalise entre 4 et 6 tours d'eau de 30 mm pour son maïs semences, sur des sols à plus de 50 % d'argile. L'été 2021, un seul tour d'eau a été nécessaire pour la première année de mise en route. Le matériel est prêt à redémarrer, si besoin, dès ce printemps.
S.H.