Récolte des porte- graines : le retour de l’andainage
La Fnams* a organisé une journée technique rassemblant des agriculteurs des Pays de la Loire et de Bretagne, mardi 28 janvier à Brissac-Quincé. à l’ordre du jour : l’andainage, une alternative à la dessiccation chimique qui est désormais interdite avant la récolte des semences fourragères et potagères.
La Fnams* a organisé une journée technique rassemblant des agriculteurs des Pays de la Loire et de Bretagne, mardi 28 janvier à Brissac-Quincé. à l’ordre du jour : l’andainage, une alternative à la dessiccation chimique qui est désormais interdite avant la récolte des semences fourragères et potagères.
L’interdiction du Reglone 2, produit à base de diquat, sonne la fin de la dessiccation chimique pour les multiplicateurs de semences fourragères et potagères. Le diquat n’est plus distribué depuis le 4 août 2019 et est interdit d’utilisation depuis le 4 novembre 2019. La Fnams, qui travaille depuis longtemps sur la question des alternatives à la dessiccation chimique, a choisi d’aborder ce thème en réunion technique, car il suscite de nombreuses questions de la part de ses adhérents. à ce jour, aucun produit chimique ne remplace le diquat, et les solutions de biocontrôle ne sont pas aussi efficaces.
C’est donc vers des alternatives techniques, déjà connues mais un temps délaissées au profit de solutions chimiques, que se tournent les agriculteurs : la moisson en double passage d’une part, et l’andainage, d’autre part. L’andainage a prouvé son efficacité pour extraire les graines de la masse végétative. Si en graminées, il est possible d’effectuer des doubles battages, en potagères, il sera difficile en revanche de se passer de l’andainage. Conséquence, en termes de matériel, « il va y avoir d’énormes besoins car il va falloir andainer désormais beaucoup de surfaces sur un temps assez restreint correspondant à la maturité des différentes cultures porte-graine », explique François Deneufbourg, responsable du service de semences fourragères à la Fnams.
C’est pourquoi la Fnams s’est tournée vers la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires afin de répertorier les entreprises proposant des prestations de fauchage et d’andainage. Les agriculteurs peuvent aussi s’équiper en propre ou faire appel à des Cuma.
Dessiccation plus rapide, battage facilité
Spécialiste machinisme national à la Fnams, Christian Etourneau a fourni des repères aux nombreux participants à la journée technique. Contrairement aux idées reçues et aux craintes souvent exprimées, le plus grand ennemi du multiplicateur lors de l’andainage, ce n’est pas la pluie, mais « le vent, qui va éparpiller l’andain dans une haie ou sur la route...» La pluie, à moins qu’elle ne persiste des semaines sans interruption, ne semble pas un obstacle majeur. La graine sèche assez rapidement et conserve ses facultés germinatives.
L’andainage comporte des avantages : il permet une dessiccation naturelle plus rapide et poussée qu’avec un dessiccant chimique, il facilite la rapidité de récolte et occasionne moins de casses sur les moissonneuses batteuses. En revanche, les pertes de semences laissées au sol représentent un des inconvénients, si l’on n’intervient pas avec un matériel adapté ou de bons réglages.
Christian Etourneau préconise de raisonner bien en amont lorsque l’on veut andainer. Attention en particulier à ne pas avoir des cultures porte graine trop hautes : « il faut penser à mettre des régulateurs de croissance, explique Christian Etourneau. Il faut aussi se méfier des possibles arrières-effets des doses d’azote dans les régions où l’on épand des effluents d’élevage ».
S.H.
*Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences.